La CGT Énergie dénonce la « répression syndicale » après l’audition de Sébastien Menesplier à la gendarmerie

SYNDICAT - « C’est toute la CGT qui est attaquée ». Mercredi 6 septembre, des centaines de militants se sont rassemblés devant la gendarmerie de Montmorency (Val-d’Oise) où a été entendu pendant environ trois heures Sébastien Menesplier, patron de la CGT des électriciens et gaziers, pour des coupures de courant menées contre la réforme des retraites.

Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo en tête d’article, le représentant syndical est sorti de son audition sous les acclamations de ses collègues. « On a franchi un cap dans la répression syndicale et aujourd’hui, en ma personne et ma responsabilité, c’est la fédération qui est visée », a déclaré le patron de la CGT-Énergie, en pointe pendant des mois dans la lutte contre la réforme.

Au micro du HuffPost, des travailleurs de l’énergie dénoncent aussi une « répression syndicale » et revendiquent d’utiliser leur outil de travail pour se faire entendre. « Aujourd’hui, un cap est franchi », a déclaré Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, venue aussi soutenir celui qui fait désormais partie de la haute direction du syndicat. « Il faut que le gouvernement comprenne qu’il faut arrêter avec cette répression », a-t-elle ajouté, mettant en garde contre la « colère sociale » en cas de poursuites, devant les militants rassemblés aux côtés de responsables syndicaux et d’élus.

Coupure chez Olivier Dussopt

Sébastien Menesplier était convoqué à la gendarmerie pour « mise en danger d’autrui par personne morale (risque immédiat de mort ou d’infirmité) par violation manifestement délibérée d’une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence », dans le cadre d’une enquête diligentée par le parquet de Privas (Ardèche).

Elle fait suite, selon la CGT-Energie, à une coupure de courant opérée le 8 mars, au plus fort de la contestation de la réforme des retraites. Dans la ville d’Annonay (Ardèche), fief du ministre du Travail Olivier Dussopt, l’action avait privé de courant plusieurs milliers de foyers.

Sébastien Menesplier a répondu lors de son audition à des questions « très ciblées, beaucoup axées sur ma responsabilité » : « Est-ce que c’est moi qui ai mené les actions, qui ai commandité les actions ? Est-ce que je sais qui les a faites ? Est-ce qu’on avait programmé ça à l’avance ? Est-ce que c’était commandité, est-ce qu’on a conscience des dégâts que ça peut entraîner ? », a-t-il résumé.

Le procès-verbal doit être selon lui envoyé au procureur de la république de Privas (Ardèche), qui doit décider s’il souhaite le réentendre et d’éventuelles suites judiciaires.

Ces actions, « je les revendique, je les assume », a réitéré Sébastien Menesplier, même s’il n’était pas présent sur place, indiquant que les coupures ont été décidées « localement, lors d’une assemblée générale interprofessionnelle et intersyndicale des grévistes ». « On ne mène pas des actions illégales et les actions qu’on mène ne mettent en danger personne », a-t-il ajouté.

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