"C'est un miracle de faire un film jusqu'au bout" : Jeanne du Barry et son tournage racontés par Maïwenn

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Quand elle découvre Marie-Antoinette de Sofia Coppola, Maïwenn s’entiche de la figure de Jeanne du Barry jouée par Asia Argento. Après sept ans d'écriture, la réalisatrice vient à bout de son obsession. Elle s’empare du rôle et lui consacre un long métrage, son sixième, centré sur sa relation avec le roi Louis XV, interprété par Johnny Depp.

Épique, le projet, qui rappelle l’âge d’or des grands films historiques, ouvre le 76e Festival de Cannes.

Avec un budget à la hauteur de ses ambitions, la cinéaste investit le château de Versailles. Un décor unique qui impose bon nombre de contraintes. L’équipe ne peut tourner que le lundi, lorsque le lieu est fermé au public, et seulement dans quatre endroits : la galerie des Glaces, la Chapelle royale, le salon Hercule et les extérieurs.

Comme c’est un lieu très protégé, le chef opérateur n’avait pas le droit d’utiliser des bougies ou de la fumée, qui aident énormément à rendre un plan très beau, il fallait donc trouver d’autres aspects techniques pour relever le défi, révèle la cinéaste à AlloCiné sur les lieux du tournage. Tout l’intérieur de la chambre du roi, officielle et secrète, ainsi que l’appartement de Jeanne ont été tournés en studio.

Maïwenn a également vu les choses en grand en confiant la confection de certains costumes à la maison de couture Chanel. “Il y avait une ambiance de volonté collective qui était immense, s’enthousiasme-t-elle. J’ai eu beaucoup de chance de travailler avec ces artistes.” La réalisatrice a elle-même dessiné quelques pièces, comme une des vestes portées par Jeanne du Barry.

Pour le roi de France, elle jette son dévolu sur un Américain, Johnny Depp. Une décision surprenante mais qui, à l’écran, prend tout son sens. “On a travaillé ensemble de la même manière que j’ai travaillé avec Benjamin Lavernhe, Pierre Richard ou India Hair, c’est-à-dire en discutant tout le temps de ce qu’il voulait me proposer, de ce que j’avais envie de filmer de lui”, explique-t-elle.

Elle poursuit : “Je n’aime pas quand règne l’ambiance d’une seule et unique autorité sur un plateau. Évidemment c’est moi qui ai le dernier mot, mais je me visualise plus comme un chef d’orchestre plutôt qu’un chef tout court. J’aime travailler avec des gens qui proposent en permanence.”

À chaque montage, je suis déprimée.

Avec Jeanne du Barry, Maïwenn redéfinit les codes de son cinéma, habituellement impulsé par l’improvisation et un regard plus instinctif. “Honnêtement, je ne peux pas dire que ce film a été le tournage le plus difficile de ma carrière, admet-elle. Celui de Polisse reste indétrônable. Chaque expérience est un combat, un marathon, on rencontre des difficultés qu’on n'a pas vu venir. C’est un miracle de faire un film jusqu’au bout.”

Des difficultés qui se poursuivent même en postproduction : “À chaque montage, je suis déprimée. J’ai l’impression que j’ai tout raté, que le film ne va pas me plaire, que je vais décevoir.

Puis à un moment donné, une accumulation de petites choses permet de reprendre confiance en moi. Aujourd’hui, même si je le regarde d’une façon différente à chaque projection, je l’aime de plus en plus.”

Propos recueillis par Thomas Desroches, au château de Versailles, le 08 mai 2023.

Jeanne du Barry de Maïwenn, ce 16 mai au cinéma.

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