Des centaines de jeunes migrants qui avaient mis leur tente devant le Conseil d’État évacués dans la nuit

Dans une ambiance tendue, les forces de l’ordre ont démonté les tentes de migrants qui réclament une mise à l’abri. Ils étaient installés depuis avril dans une école désaffectée.

FRANCE - Les forces de l’ordre ont mis fin dans la nuit de mardi à mercredi 21 juin à l’occupation de la place du Palais Royal dans le centre de Paris par 450 migrants et des militants associatifs qui réclamaient une mise à l’abri.

Ces centaines de jeunes migrants, qui occupaient une école désaffectée dans le 16e arrondissement de Paris depuis maintenant 77 jours, s’étaient installés aux alentours de 20h sur cette place en face du Conseil d’État. Sous des centaines de tentes rouges, vertes et bleues, ils réclamaient une mise à l’abri de la part de l’État.

Comme vous pouvez le voir sur la vidéo en tête de cet article, les forces de l’ordre mobilisées en nombre ont procédé au démontage des tentes, une par une, dans une ambiance tendue et au milieu de bousculades. Elles ont fait usage de gaz lacrymogène pour réaliser l’évacuation, ordonnée par la préfecture de police de Paris.

Bousculades et jets de projectiles

Bousculades, jets de projectiles et huées ont répondu à l’avancée des forces de l’ordre sur cette place coincée entre le Conseil d’État et une aile du musée du Louvre. Vers 22h30, un porte-parole de l’association Utopia 56 avait fait état d’une importante présence policière avec à la clef l’interpellation d’au moins une vingtaine de personnes.

Peu après 1h du matin, les forces de l’ordre, toujours en nombre, encadraient le départ des derniers militants et manifestants dans les rues alentour alors que la station métro Palais-Royal était fermée au public, selon un journaliste AFP.

« On est abandonnés par la France. On n’a pas d’autres choix que de manifester pour montrer ce qu’on vit », s’est exprimé Mohammed Fofanah, originaire de Guinée équatoriale, qui fait partie des 700 migrants qui occupent l’école désaffectée dans le XVIe arrondissement de Paris, depuis le 4 avril dernier.

Urgence humanitaire

Cette opération a été organisée par les associations Utopia 56, Les midis du mie, Tara et Timmy, après une audience du tribunal judiciaire du 12 juin relative à l’expulsion de ces migrants. Le délibéré a été fixé au 30 juin. « On s’attendait à une réponse dans la semaine. Or on est plus de 700 à l’intérieur. Ça devient une cocotte-minute, ça devient ingérable. Si on ne fait rien, il va se passer un drame », a déploré Yann Manzi de l’organisation Utopia 56.

Sans eau, ni électricité, les associations d’aide aux réfugiés alertent sur une urgence humanitaire. Selon l’Unicef, à la fin de l’année 2022, « un nombre record de 43,3 millions d’enfants vivaient en situation de déplacement forcé ». Un nombre qui a doublé au cours de la dernière décennie.

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