Il y a cent ans naissait Eduardo Chillida, “artiste universel” et sculpteur “sans biographie”

Eduardo Chillida “se mesurait quotidiennement, ‘pour savoir si j’ai grandi, pas pour connaître ma taille’. C’est un géant”, plaisante ABC. “Il disait que, le jour où il est né, il y avait eu une tempête si forte que plusieurs bateaux avaient coulé dans la baie [de Saint-Sébastien, sa ville natale, au Pays basque espagnol] et que tout avait été inondé. Une dureté qui contraste avec la quiétude et le calme dont il a fait preuve jusqu’à sa mort, en 2002, à l’âge de 78 ans”, poursuit le journal conservateur.

Comme l’ensemble de la presse espagnole, le quotidien madrilène célèbre le centenaire de la naissance du “génial sculpteur” basque. À cette occasion, plusieurs ouvrages, expositions, films, événements et hommages seront consacrés à Eduardo Chillida en 2024 et 2025 en Espagne, en Allemagne, au Chili et aux États-Unis, liste le magazine El País Semanal.

“Par où commencer ?”

La une de l’hebdomadaire espagnol “El País Semanal” du 7 janvier 2024..
La une de l’hebdomadaire espagnol “El País Semanal” du 7 janvier 2024..

Pour la revue hebdomadaire, Chillida était “un créateur incontournable de l’art espagnol du XXᵉ siècle”. Le journaliste d’El País Borja Hermoso s’est ainsi plongé dans les archives personnelles de l’artiste afin de mieux cerner l’“univers Chillida”, épluchant lettres, photographies et manuscrits qui témoignent de “son amitié avec les grands artistes et penseurs européens” de son époque.

Mais “par où commencer ?” s’interroge El Diario Vasco, quotidien de la province basque du Guipuscoa. Car l’histoire de Chillida, “un génie qui a toujours fui les louanges”, est justement celle d’“une vie sans biographie. Aujourd’hui encore, il manque un récit qui retrace l’existence du sculpteur, étape par étape”, regrette l’historien de l’art Javier González de Durana dans un second article publié par le même journal régional.

El Diario Vasco tente de combler ce vide en consacrant une riche rétrospective à cet “artiste universel”, qui ne cesse de “susciter de nouvelles fascinations”. Le quotidien remonte à ses premières baignades dans la baie de la Concha, à Saint-Sébastien, où il s’imprégnait des “rythmes des marées”, revient sur son éphémère carrière de gardien de but à la Real Sociedad, écourtée par une blessure, sans oublier son installation à Paris, en octobre 1948, où il réalise “ses premières œuvres en plâtre, influencé par la sculpture grecque archaïque du Louvre”, avant d’exposer à la galerie Maeght, dans le VIIᵉ arrondissement.

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