Catastrophe de l’Ohio : Erin Brockovich n’a « jamais vu ça en 30 ans »

Erin Brockovich dans un lycée d'East Palestine, le 24 février, 21 jours après le déraillement d'un train transportant des produits chimiques toxiques.    - Credit:MICHAEL SWENSEN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Erin Brockovich dans un lycée d'East Palestine, le 24 février, 21 jours après le déraillement d'un train transportant des produits chimiques toxiques. - Credit:MICHAEL SWENSEN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Elle n'a ni rivières de boucles auburn ni nez en trompette, mais la verve est bien là. « Je m'appelle Erin Brockovich, pas Julia Roberts », lance la militante désormais sexagénaire. Chignon blond et col roulé noir sous une veste, adaptés aux rigueurs de l'hiver du Midwest, la lanceuse d'alerte, rendue célèbre par le film oscarisé de Steven Soderbergh, s'adresse aux habitants d'East Palestine, dans l'Ohio. Il y a trois semaines, un train a déraillé, non loin de la frontière avec la Pennsylvanie, libérant des produits toxiques. Cette nuit-là, Brockovich a reçu des centaines d'e-mails. « J'ai vu ça dans toutes les communautés, qui n'ont pas l'impression d'être vues, d'être écoutées. On vous a raconté des choses contradictoires, vous ne compreniez rien, vous aviez peur, vous vous demandiez ce qu'étaient ces produits… C'est toujours comme ça, depuis trente ans », déroule-t-elle.

En 1993, Erin Brockovich, auxiliaire juridique, a constaté des maladies inexplicables à Hinkley, en Californie, en fait dues à la contamination de l’eau. Elle a monté un dossier contre Pacific Gas & Electric, qui a accepté de régler 333 millions de dollars en 1996. Depuis, Brockovich est la spécialiste des procès environnementaux, et une star médiatique. Le cas d'East Palestine, petite ville ouvrière de 4 700 habitants à qui l'on répète que tout va bien alors que l'odeur âcre les prend à la gorge, est typique des affaires dont elle s'occupe, qui peuvent donner lieu à des recours collecti [...] Lire la suite