Capital : "C'est de notre faute aussi" "on est capricieux" "on doit tous changer", les twittos en pleine remise en question devant un reportage sur le gaspillage des fruits et légumes

En regardant un reportage sur le gaspillage des fruits et légumes, les téléspectateurs de Capital s'attendaient ce dimanche 13 février à être très énervés devant leur télévision. Mais après une heure d'émission, beaucoup ont en plus fait part de leur sentiment de culpabilité. En plus de déplorer les normes de commercialisation très restrictives à l'origine d'un tri drastique, ils ont aussi réalisé qu'ils étaient l'un des maillons non négligeables de cette chaîne infernale...

Capture écran M6 direct/Capital
Capture écran M6 direct/Capital

Julien Courbet et son émission économique Capital étaient de retour sur M6 ce dimanche 13 février à 21h10. Le sujet du soir ? "Alimentation, bois, pêche : révélations sur les gaspillages et pillages de nos ressources". Pour débuter cette émission qui s'annonçait riche en révélations choc, les projecteurs étaient tournés vers la filière des fruits et légumes. Alors que deux familles sur trois n’en consomment pas assez faute de moyens, près d’un fruit et légume sur cinq est jeté avant même d’arriver en magasin. Tous les ans, l’équivalent des ventes annuelles en fruits et légumes de 900 hypermarchés est jeté par ces derniers. Les caméras d'M6 ont ainsi suivi la productrice de batavias Maria, qui se voit contrainte de jeter 12% de sa récolte, faute d'une taille suffisante pour être vendues en grande surface.

Capital s'est ensuite rendu en Indre et Loire au sein d’une exploitation de concombres. Trop tordus pour intéresser la grande distribution, certains finissent en engrais verts malgré des qualités gustatives intactes. Pour être commercialisés, les melons charentais doivent eux peser au minimum 350g. Ceux qui n'atteignent pas ce poids restent donc dans le champ, tandis que les autres doivent passer l'épreuve des rayons infrarouges afin que leur taux de sucre soit mesuré. Si ce dernier est insuffisant, les fruits finissent à la poubelle. Au total, 10% de la production est détournée de sa fonction première, celle d'être mangée.

Face à tant de gaspillage, les internautes n'ont pas pu s'empêcher de crier au scandale. Choqués, beaucoup ont pointé du doigt le calibrage des fruits et légumes par les distributeurs ou les normes européennes très strictes.

Mais très vite, le reportage les a amenés à comprendre et reconnaître leur responsabilité dans ce système. La journaliste s'est en effet rendue dans un supermarché de Plougastel en Bretagne, où elle a souhaité mener une expérience : elle a disposé des fruits et légumes imparfaits mais tout à fait consommables parmi des produits répondant aux normes esthétiques. Si de nombreux clients ont instinctivement écarté ces produits "moches", d'autres se sont tout de même laissé séduire "j'ai l'impression d'être dans le jardin de mon grand-père en train de les arracher", a ainsi exprimé un client qui choisissait des pommes de terre un peu biscornues. Sur twitter, les téléspectateurs ont été nombreux à se projeter à la place de ces consommateurs et à reconnaître leur tendance à sélectionner leurs produits sur des critères purement esthétiques, comme la majorité des clients. Le début d'une grande remise en question, qui s'est poursuivie ensuite devant les reportages sur le gaspillage dans le milieu de la pêche intensive et celui du bois...