Cantal: un élu LR menacé de mort après le partage d'une photo avec Enrico Macias
Un message qui se voulait pacifiste. Le 21 octobre dernier, Jamel Belaidi, conseiller départemental et conseiller municipal LR d'Aurillac, dans le Cantal, a publié sur son compte Facebook une photo le représentant en compagnie de l'acteur et chanteur Enrico Macias. "Maurice Boutboul alias Enrico Macias!! Comme quoi, tout est possible", a-t-il écrit en guise de légende.
"C’était en rapport avec les tensions qui ont lieu actuellement entre Israël et Gaza. Je me suis dit que cette image symbolisait bien la paix qui peut exister entre un juif, Enrico Macias, et moi, qui suis musulman", justifie-t-il, dans une interview accordée au Parisien.
Une plainte déposée
Cette initiative, qui dans sa grande majorité a été bien accueillie par les internautes, a également entraîné de vives réactions de rejet. Parmi eux, un individu qui multiplie les invectives sur le réseau social. "J’en ai supprimé plusieurs. Puis, mardi dernier, il a commencé à insulter ma mère", se rappelle l'élu, toujours auprès du quotidien francilien.
Jamel Belaidi, d'origine marocaine, décide alors de contacter, via message privé, l'homme qui l'insulte. S'en suivent une série d'invectives, injures et menaces de mort. Des captures d'écran de cette conversation, qui date du 8 novembre, ont été publiées par l'élu, toujours sur sa page Facebook.
"On se crosera tôt ou tard. Moi je n'ai rien à perdre, je suis prêt à défendre mon sang jusqu'au bout peu importe les conséquences", "viens je vais tirer au 9mm", peut-on lire entre deux insultes homophobes.
Pour sa part, le quotidien La Montagne souligne qu'une plainte a été déposée le 9 novembre. Le même jour, un homme soupçonné d'être à l'origine des messages a été interpellé et placé en garde à vue, il a été remis en liberté plus tard dans la soirée après avoir reconnu les faits. Afin d'orienter au mieux la suite du dossier, une expertise psychiatrique a été ordonnée, ajoute encore La Montagne.
Selon la préfecture du Cantal, l'élu a été contacté par le Préfet du Cantal Laurent Buchaillat qui lui a assuré "de son soutien et de l’engagement des services de l’État pour assurer sa protection." Ce dernier a également déposé plainte et des rondes de police se sont renforcées autour du domicile du conseiller.
Malgré le double dépôt de plaintes, les injures se poursuivent à l'encontre de Jamel Belaidi. "On me traite de 'vendu'", dit-il auprès du Parisien, tout en assurant que cet épisode ne lui a pas coupé l'envie de faire de la politique.
"J’ai reçu aussi beaucoup de messages de soutien de très nombreux élus de tous bords politiques. [...] Cela me donne encore plus de force pour combattre toute forme de racisme et d’extrémisme. Je me battrai jusqu’au bout", termine celui qui ce dimanche a participé à la marche contre l'antisémitisme organisée à Aurillac.