"Ce qui se passe est inadmissible": la parole des Français rencontrés dans les marches contre l'antisémitisme

Dimanche après-midi, 182.000 personnes ont défilé dans toute la France contre l'antisémitisme, en présence d'une bonne partie de la classe politique, mais sans Emmanuel Macron ni une grande partie de la France insoumise. À Paris, l'esplanade des Invalides, point de départ de la marche, est restée longtemps emplie d'une foule compacte, témoignant d'une très forte affluence estimée à 100.000 personnes.

Parmi eux, plusieurs personnes présentes ont expliqué à BFMTV les motivations de leur venue. "Je suis venu en famille, avec mes trois enfants, mon épouse, ma belle-mère, des amis, pour montrer aux antisémites que l'on est plus nombreux qu'eux", dit un homme rencontré dans le cortège parisien.

"C'est indispensable de se mobiliser, on ne peut pas revenir à des sentiments si terribles qui ont pu avoir lieu dans le passé", abonde une seconde.

"Je ne pensais pas devoir manifester un jour contre l'antisémitisme", témoigne pour sa part, auprès de l'AFP, Johanna, 46 ans, secrétaire médicale en Seine-Saint-Denis, venue pour la seule raison qu'on ne doit pas "avoir peur d'être juif". Comme beaucoup, elle a préféré ne donner que son prénom.

"C'est inadmissible"

En province, les appels à manifester ont également été entendus. À Lyon, 3000 personnes étaient présentes aux abords de la place Bellecour dont, symboliquement, Claude Bloch, dernier rescapé du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau.

"Je pense que c'est très bien de l'avoir fait parce que sinon l'antisémitisme va encore augmenter. On ne va quand même pas revenir à la période de la dernière guerre", dit-il à notre antenne.

La France compte la communauté juive la plus nombreuse d'Europe, avec environ 500.000 personnes, qui vivent côte-à-côte avec des millions de musulmans. L'augmentation des actes antisémites est un des signes d'une importation redoutée du conflit.

À Marseille, ce sont 7.500 personnes, selon les autorités, qui ont défilé dans les rues de la cité phocéenne. Quelques manifestants portaient des kippas, des drapeaux français mais aussi des panneaux sur lesquels était inscrit "France, non à l'antisémitisme" et "Depuis le 7 octobre (date de l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël, NDLR), en France 1.150 actes antisémites. Ca suffit!".

"Ce que je vois à la télé me fait peur, c'est important pour nous, qu'on soit juif ou pas juif, d'être présents et de manifester notre soutien", explique l'un des participants à BFMTV. "Ce qui se passe est inadmissible et si il faut que je donne ma vie, je la donnerai", insiste une seconde.

Le président de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur Renaud Muselier (Renaissance), la présidente de la métropole Aix-Marseille Martine Vassal (LR), la sénatrice LR Valérie Boyer ou encore le sénateur d'extrême droite du parti Reconquête! Stéphane Ravier ont également défilé.

"Je suis d'une part très très inquiet, mais je suis également confiant sur le sursaut républicain. Les Français, dans leur majorité, sont pour une France unie et républicaine", conclut un autre participant.

Succès populaire, cette marche contre l'antisémitisme est la plus importante en France depuis celle organisée en 1990 après la profanation du cimetière juif de Carpentras.

Article original publié sur BFMTV.com