Canicule: ce que change le passage en vigilance rouge de 4 départements

C'est une classification rare que Météo-France réserve à des épisodes de chaleur particulièrement intenses. Dans son bulletin de 16h daté de ce lundi, l'agence météorologique a "basculé" 4 départements en vigilance rouge canicule pour la journée de mardi: il s'agit du Rhône, de la Drôme, de l'Ardèche et de la Haute-Loire.

Jusqu'à cette mise à jour de la vigilance, 50 départements étaient classés en orange. Le pic de chaleur est attendu pour mercredi par Météo France même si des températures "très chaudes" sont également attendues pour la journée de jeudi. "Certains records absolus de températures risquent d'être battus", prévient même l'institut qui prévoit des maximales atteignant 42°C dans le sud du pays.

Ce dispositif a été créé en 2004 par Météo-France et les autorités sanitaires après la canicule de 2003. L'an dernier, la vigilance rouge pour canicule avait été déclenchée en juin (14 départements du sud-ouest) et en juillet (15 départements de la façade atlantique).

Mais que signifie concrètement ce passage du orange au rouge? Pour déclencher une vigilance rouge relative à un épisode de forte chaleur, le niveau du mercure sur une journée est un facteur déterminant, mais il doit être observé à la lumière d'autres éléments.

"Canicule extrême" et "exceptionnelle"

"Le niveau de vigilance rouge correspond à une canicule extrême, exceptionnelle par sa durée, son intensité, son extension géographique, et présente un fort impact sanitaire pour l’ensemble de la population et des impacts sociétaux (sécheresse, approvisionnement en eau potable, aménagement ou arrêt de certaines activités, etc.)", précise Météo-France. L'alerte sanitaire justifie une mobilisation maximale, au regard des risques de surmortalité.

Les critères pour un classement en vigilance plus ou moins hauts sont variables selon les départements, en fonction de critères définis notamment par les acteurs et autorités de santé, "en s’appuyant sur les impacts sanitaires constatés des fortes températures".

Les critères peuvent par ailleurs être modulés en fonction de "certains facteurs aggravants (durée, précocité de la vague de chaleur, pollution, humidité) ou atténuants (brièveté de l’épisode, etc.)".

Effets sur la santé et précautions à prendre

Passer en vigilance rouge ne signifie pas que le corps va réagir de manière profondément différente que lors d'une vigilance orange. Il s'agit plutôt d'une intensification des conséquences physiologiques déjà observées: maux de tête, nausées, crampes musculaires ou encore déshydratation.

"Plus la vague de chaleur est intense, plus la part de la population éprouvant des difficultés à maintenir une thermorégulation efficace augmente", indique Météo-France.

Une vague plus intense signifie également un accroissement du risque de coup de chaleur, ces syndromes résultants d'une exposition prolongée à la chaleur et qui provoquent "une surchauffe du corps, qui se traduit par une fièvre élevée, une rougeur du visage, des maux de tête, une forte sensation de soif voire des vomissements et des troubles de la conscience", décrit la Croix-Rouge.

Pour atténuer la menace pour le corps, Météo-France conseille de ne pas sortir aux heures les plus chaudes tout en restant dans un endroit frais ou climatisé "deux à trois heures par jour" et de mouiller son corps plusieurs fois pas jour. Il est également possible de contacter le numéro vert Canicule Info service, 0800.06.66.66, réactivé jeudi. L'appel est gratuit depuis un poste fixe en France métropolitaine, de 9h00 à 19h00

Action des autorités

Au niveau rouge de vigilance canicule, les autorités préfectorales peuvent aussi activer les centres opérationnels départementaux amenés à gérer la vague de chaleur en rassemblant l'ensemble des acteurs locaux: secours, forces de l'ordre et communautés territoriales. Le préfet peut par ailleurs prendre la décision de limiter et même d'interdire certains types d'événements, comme les grands rassemblements ou les manifestations sportives.

Le système de vigilance canicule a été mis en place en 2004, à la suite de la canicule de l'été 2003 qui avait fait 15.000 morts. Le niveau "rouge" n'a été activé que cinq fois depuis: pour la première fois en juin 2019, puis en juillet 2019, en août 2020 et pour les dernières fois lors des deux canicules de l'été 2022, en juin puis en juillet. C'est donc la sixième fois que Météo-France recourt à ce niveau d'alerte.

Article original publié sur BFMTV.com