Canicule : ces 5 chiffres qui montrent l'ampleur du phénomène

Une large moitié sud de la France est touchée par un épisode caniculaire, remarquable pour une fin du mois d'août.

Des records de température ont été battus dans la moitié Sud du pays. (Photo d'illustration - Francois LOCHON/Gamma-Rapho via Getty Images)
Des records de température ont été battus dans la moitié Sud du pays. (Photo d'illustration - Francois LOCHON/Gamma-Rapho via Getty Images)

Quatre départements en vigilance rouge canicule à partir de mardi midi, le Rhône, la Drôme, l'Ardèche et la Haute-Loire, et 49 en vigilance orange, et la situation n'est pas terminée puisque la fin de l'épisode est prévue pour jeudi voire vendredi selon les régions. Une canicule remarquable par plusieurs aspects, quand l'on regarde les chiffres. Tour d'horizon.

  • 0 degré à 5 298 mètres d'altitude

C'est l'une des références en matière de météorologie, notamment en montagne. L'isotherme du zéro degré a été enregistré à 5 298 mètres d'altitude par les services de météorologie suisse, un record depuis le début des mesures en 1954, ont-ils indiqué sur le réseau social X, anciennement Twitter. Un record qui datait de 2022 et qui pourrait de nouveau être battu d'ici à la fin de cette vague de chaleur, qui doit atteindre son pic mardi ou mercredi.

Si une donnée similaire a été enregistrée à Bordeaux le dimanche 20 août (isotherme 0 degrés à 5195m), la donnée enregistrée par la Suisse inquiète particulièrement. Tout d'abord en raison du risque pour les alpinistes de haute-montagne, avalanches, chutes de pierres ou crue due à une fonte des neiges particulièrement marquée, un itinéraire de randonnée très fréquenté a ainsi été coupé après qu'une passerelle a été emportée après la crue d'un ruisseau, conséquence directe de la fonte du glacier de la Mahure en raison de la chaleur.

Mais aussi parce que l'isotherme zéro degré a une influence très importante sur le développement de la végétation, la limite des chutes de neige et le cycle de l’eau dans la région alpine. Selon Météo France, les montagnes se réchauffent deux fois plus vite : dans les Alpes et les Pyrénées françaises, la température a augmenté de plus 2°C au cours du XXe siècle, contre 1,4°C dans le reste de la France et 1 degré dans l'hémisphère Nord.

  • 28 degrés à 1 567 mètres d'altitude

Il n'y a pas que les Alpes et les Pyrénées qui sont touchés par fortes chaleurs. Dans les Cévennes, une station météo est située sur le mont Aigoual, à 1 567 mètres d'altitude. Elle a enregistré 28,3°C, un record de chaleur tardif, et la 14e fois seulement en 128 ans de mesure que le thermomètre dépassait les 28 degrés. Une série dépassant les 28 degrés qui pourrait durer quatre à cinq jours selon les prévisions météo, une situation qui serait inédite.

  • 29,1° de température minimale à Perpignan, 41° de maximale à Nîmes et jusqu'à 42,3°

Les températures atteignent des valeurs remarquables de jour comme de nuit. Dans le Sud-Est par exemple, plusieurs records absolus de températures minimales ont été battus, indique Météo France. Dans l'Hérault à Soumont (26,9°), à Bédarieux (25,1°), ou dans les Alpes-Maritimes à Mandelieu-la-Napoule, où le thermomètre n'est pas descendu en dessous de 24,7°dans la nuit. La moitié Nord bat aussi des records, avec une minimale de 21,7° à Amiens ou 20,1° à Charleville-Mézières.

Les maximales ont atteint dépassé les 40 degrés dans plusieurs villes du Sud-Est, essentiellement dans la Drôme, l'Ardèche, le Gard, ou le Vaucluse, et ont atteint 42,3° dans trois communes. Des valeurs de 40 à 42° qui devraient également être atteintes dans le Sud-Ouest mercredi et jeudi et pourraient localement être dépassées d'ici la fin de la semaine et la fin de la canicule.

  • Jusqu'à 14 jours d'alerte canicule ?

Certains départements suffoquent depuis le 11 août. C'est le cas du Rhône, placé en vigilance jaune par Météo France le 11 août puis orange dès le lendemain et en continu depuis cette date, soit des températures maximales dépassant les 33 degrés. Selon les prévisions météo, jeudi 24 août devrait être le dernier jour de la vigilance orange dans le département, soit 14 jours consécutifs au-dessus du seuil d'alerte canicule, 33 degrés dans la capitale rhodanienne.

Une période longue qui serait alors un record. La canicule de 2003 avait duré 11 jours consécutifs à plus de 37 degrés. Le record lyonnais, 40,5°, pourrait même être battu d'ici à jeudi, pour ce département le plus fortement touché par cette canicule tardive.

  • La 7e canicule tardive en... 76 ans

Pour parler de canicule, Météo France se réfère à l’indicateur thermique national, c'est-à-dire la moyenne de mesures quotidiennes de la température moyenne dans 30 stations météo de métropole. Dès qu'il atteint ou dépasse 25,3 °C et qu’il demeure élevé pendant au moins 3 jours, Météo France parle de vague de chaleur.

Pour le service météorologique, le coeur de l'été dure du 15 juin au 15 août. Les canicules sont qualifiées sont précoces lorsqu'elles ont lieu avant le 15 juin et tardives lorsqu'elles ont lieu après le 15 août. Ce phénomène est rare puisque depuis 1947, seules six canicules tardives ont été recensées : en 2001, 2009, 2011, 2012, 2016 et 2017.

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