Le « Canard enchaîné » visé par une plainte après des soupçons d’emploi fictif

Un journaliste de l’hebdomadaire soupçonne son employeur d’avoir fait bénéficier l’épouse d’un dessinateur historique d’un emploi fictif, pour un préjudice de trois millions d’euros.

PRESSE - Des remous dans la mare. Ce vendredi 26 août, nos confrères du Monde et de France Inter révèlent que les enquêteurs du parquet de Paris s’intéressent de très près ces jours-ci aux affaires du Canard enchaîné, et cela après la plainte déposée par un journaliste de l’hebdomadaire. Ce dernier, Christophe Nobili, s’est effectivement rendu compte que son journal employait depuis vingt ans une personne qu’il n’a jamais croisée.

Il s’agit en réalité de la compagne d’un ancien dessinateur historique du Canard, et de sérieux doutes se posent quant à la réalité des missions qu’elle aurait remplies durant ces vingt années. Avec à la clé, si les soupçons d’emploi fictif étaient confirmés, un préjudice estimé à trois millions d’euros.

Remplacement « opportun » au conseil d’administration

Christophe Nobili, qui a notamment participé à des révélations sur les emplois fictifs du couple Fillon, les manipulations financières de l’humoriste Dieudonné ou les affaires de groupes industriels comme Bolloré et Bouygues, a ainsi découvert par hasard qu’une femme qui lui était inconnue bénéficiait d’une carte de presse au nom du Canard enchaîné.

Et que celle-ci est donc l’épouse d’une référence locale : le dessinateur André Escaro, 94 ans, employé depuis 1959 et qui appartenait jusqu’au mois de juin au conseil d’administration du journal. Au moment où il a été remplacé, « opportunément » précise France Inter, cela faisait un mois que la plainte avait été déposée. Et elle commençait à faire du bruit dans les locaux de la rédaction d’une vingtaine de journalistes permanents.

Nos confrères précisent qu’une enquête préliminaire a rapidement été ouverte au printemps et que de premières auditions ont eu lieu au début de l’été. D’après Le Monde, la direction du journal ne fait toutefois pas partie des premiers convoqués, le directeur de l’hebdomadaire, Nicolas Brimo, assurant même ne connaître « ni la date, ni l’objet » de la plainte.

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