CAN 2024: "on vaut rien mais on avance!", sourit Gervinho sur le parcours de la Côte d’Ivoire

Gervinho, quel regard portez-vous sur le parcours de la Côte d’Ivoire avant la demi-finale contre la RD Congo?
Nous sommes imprévisibles. Quel que soit le scénario, je veux que la Côte d’Ivoire gagne parce que nous sommes à un pas de la finale.

Comment vivez-vous cette CAN?
On la vit bien mais avec beaucoup de stress aussi. On s’est à chaque fois qualifié dans les dernières minutes. C’est stressant en tant qu’ivoirien de voir qu’on est éliminé à deux minutes de la fin, puis qu’on revit. Ça donne de la joie et de l’engouement.

"Ils ont pris l’habitude d’avoir du bon champagne, ils voient qu’il y a moins de qualité"

Comprenez-vous les réserves des supporteurs sur le jeu, qui se matérialisent pas ce chant: on vaut rien mais on est qualifié?
Ils étaient tellement habitués à avoir une équipe qui joue au football. Ils ont pris l’habitude d’avoir du bon champagne, ils voient qu’il y a moins de qualité, il n’y a pas ce qu’il faut mais on réussit quand même à avancer. Il y a de la qualité dans l’équipe mais on n’arrive pas à produire du jeu, du foot. C’est un peu l’hymne de chaque match: "on vaut rien, on avance mais on est qualifié". Le plus important est d’avancer comme ça. C’est une nouvelle génération, les gens doivent s’y habituer. Elle a de la qualité mais elle n’a pas encore mis ses capacités, ni son talent en valeur. Après cette CAN, on aura le temps de trouver les ingrédients pour redonner du beau football aux Ivoiriens.

Y’a-t-il un joueur dont vous trouvez qu’il vous ressemble?
Le jeune frère Simon Adingra, il est stimulant. J’aime le beau football, je suis un joueur qui aime prendre des risques, provoquer. Il ne prend pas que de la vitesse, il a une variante dans ses qualités, je l’aime bien. Il y a aussi mon petit Franck Kessie. Simon joue au même poste que moi, je peux plus m’exprimer sur les qualités. Franck Kessie, je le connais aussi, je sais de quoi il est capable quand il est 100%.

Quel souvenir conservez-vous de votre victoire à la CAN en 2015?
Ça fait partie de mes bons souvenirs de ma carrière. Gagner un trophée pour son pays, c’est fantastique, tu t’en rends compte quand tu rentres au pays. Nous étions montés en puissance jusqu’à la finale, on avait un bon groupe, un bon coach (Hervé Renard, NDLR) qui connaissait chaque joueur et savait quel système mettre en place en fonction de notre adversaire. On a vécu quelques difficultés en poules mais on a repris espoir. Les Ivoiriens n’avaient pas trop espoir en nous parce qu’on sortait d’une Coupe du monde pas terrible au Brésil, des cadres étaient partis comme Didier Drogba. On était moins attendu, ça nous a libérés mais en interne on s’était fixé comme objectifs de montrer de quoi on était capables et de montrer aux Ivoiriens qu’ils pouvaient quitter. Des cadres avaient pris leur retraite te nous étions là aussi.

Avez-vous un message à faire passer aux supporteurs lillois?
Lille, c’est chez moi, c’est ma famille, mon club de cœur. En dehors du doublé (L1/Coupe de France en 2011) à l’époque, on a produit du beau football. Ce qui reste dans l’esprit des Lillois, ce n’est pas le doublé, c’est la très belle équipe qu’on avait. Je suis toujours lillois, je vis là-bas, ma famille vit là-bas, mais enfants vont encore là-bas. Je suis encore en contact avec certains dirigeants qui sont encore au club. J'aipassé d’autres bons moments dans d’autres clubs comme la Roma mais Lille c’est particluer

Article original publié sur RMC Sport