Californie : le supervolcan ne se réveille pas, il s’endort bruyamment

Message rassurant en provenance de la Sierra Nevada, dans l’est de la Californie, la caldeira de Long Valley ne devrait pas entrer en éruption. Les milliers de séismes ressentis depuis quelques années annoncent le refroidissement et non le réveil de ce supervolcan. C’est ce qu’expliquent des géologues du California Institute of Technology (à Pasadena) dans un article publié dans Science Advances.

Fruit d’une éruption gigantesque vieille de 760 000 ans, la caldeira de Long Valley est une dépression de près d’un kilomètre de profondeur sur 32 kilomètres de long et 18 kilomètres de large. L’éruption initiale a envoyé 650 kilomètres cubes de cendres dans l’atmosphère, d’après le California Institute of Technology. De quoi recouvrir toute la région de Los Angeles sous une couche de cendres d’un kilomètre d’épaisseur.

La caldeira de Long Valley, en Californie.. COURRIER INTERNATIONAL
La caldeira de Long Valley, en Californie.. COURRIER INTERNATIONAL

Même si la dernière éruption date d’il y a 16 000 ans, le supervolcan “cache sous lui un gouffre rempli de magma, de roches et de gaz, si bien que les scientifiques craignent qu’il n’explose à nouveau”, rapporte le San Francisco Chronicle. Et leurs inquiétudes ont été nourries par un changement de comportement du supervolcan : en plus d’une activité sismique plus intense qu’habituellement, les spécialistes ont observé un renflement de la surface du sol laissant penser que de la lave était en train de remonter dans la croûte de la caldeira, un phénomène annonciateur d’une éruption. Mais ce n’est pas ça.

Des gaz qui s’échappent de la chambre magmatique

Ettore Biondi et ses collègues ont utilisé un câble de fibre optique de 100 kilomètres de long pour enregistrer les ondes sismiques émises lors d’un tremblement de terre. “En mesurant le temps nécessaire aux ondes pour traverser différents matériaux, [ils] ont déterminé quels matériaux constituaient les différentes zones de la caldeira”, explique le quotidien californien. Résultat : ils ont mis en évidence qu’une couche de roche cristallisée empêchait la lave de sortir de la chambre magmatique et de remonter vers la surface. Cela écarte l’hypothèse d’une éruption en préparation. D’après ce travail, les phénomènes anormaux, tremblements de terre et gonflement de la caldeira, seraient dus à des gaz volatils qui s’échappent du magma. Le San Francisco Chronicle précise que c’est un phénomène déjà connu appelé “seconde ébullition”.

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