Le calendrier de la réforme des retraites s’accélère

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BERTRAND GUAY / AFP

POLITIQUE - Le début d’un parcours législatif sous pression. Ce lundi 23 janvier, la réforme des retraites, ou plutôt le « projet de loi financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 » contenant les annonces faites par Élisabeth Borne est officiellement présenté en Conseil des ministres, après avoir été examiné par le Conseil d’État.

Une première étape formelle qui intervient alors qu’une majorité de Français reste opposée au texte et que ses adversaires continuent de se mobiliser. « La CGT appelle les salariés à participer, à partir du 23 janvier, à toutes les initiatives locales proposées par nos organisations », exhorte le syndicat dirigé par Philippe Martinez.

« Feu roulant »

Au niveau local, plusieurs intersyndicales ont effectivement appelé à des actions, comme à Dieppe où un rassemblement est prévu devant la sous-préfecture de Seine-Maritime ce lundi. « L’important, c’est qu’il y ait un feu roulant d’actions qui montre que tous les jours les salariés sont déterminés à ne pas laisser ce gouvernement tranquille », a déclaré à l’AFP Catherine Perret, secrétaire confédérale CGT.

Les organisations de jeunesse entendent également maintenir la pression. Mercredi 25 janvier, des Assemblées générales sont prévues dans les facs et les lycées. Toujours dans cette volonté d’entretenir la flamme contestataire, plusieurs fédérations syndicales ont annoncé des initiatives, à l’image de la CGT Pétrole, qui a déposé des préavis de grève dans les raffineries le 26 janvier et ce, pour une durée de 48 heures.

De quoi s’occuper avant l’arrivée du texte en commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, prévue pour le lundi 30 janvier, mais surtout de la deuxième journée de mobilisation, annoncée le lendemain, mardi 31 janvier. Objectif pour l’intersyndicale, faire mieux que jeudi 19 janvier, qui a réuni 1.1 million de manifestants selon la police.

Des grèves durant les vacances ?

Un véritable test pour les syndicats, alors que l’examen de la réforme commencera la semaine suivante, lundi 6 février. Celui-ci durera neuf jours. Les députés ont alors juqu’au vendredi 17 février à minuit pour l’adopter en première lecture. Le texte partira ensuite au Sénat, sans que l’on sache précisément ce qu’il en sera de la contestation syndicale.

Pour autant, Philippe Martinez a annoncé ce dimanche que l’hypothèse de grèves durant les vacances de février est envisagée du côté de la CGT. « À partir du moment où le gouvernement s’entête sur ce qui fait conflit, oui il y a la possibilité qu’il y ait des journées d’action pendant les vacances scolaires », a prévenu le leader syndical sur le plateau du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.

Conformément au véhicule législatif choisi par l’exécutif, limitant l’examen du texte à 50 jours maximum, le Sénat à jusqu’au dimanche 26 mars à minuit pour voter le texte, ou le rejeter (hypothèse à ce stade improbable compte tenu de la domination de la droite à la chambre Haute). Toutefois, si le texte restait bloqué au Parlement, le gouvernement aurait alors carte blanche pour mettre en œuvre la réforme par ordonnances. Afin de coller au calendrier présidentiel, qui a annoncé une application de la réforme dès cet été.

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