Qui se cache derrière ces mauvais films de propagande russe ?

Logo du média social russe VK (anciennement VKontakte).  - Credit:OLGA MALTSEVA / AFP
Logo du média social russe VK (anciennement VKontakte). - Credit:OLGA MALTSEVA / AFP

Le film commence presque comme un film de série Z : un homme écoute à la porte d'une chambre à coucher où deux adolescentes en pyjama rient aux éclats sur un grand lit entouré de peluches. « Je vais bientôt avoir assez pour un nouveau smartphone », dit l'une, en rangeant un billet de banque dans sa tirelire. L'information ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd. L'homme, qui se trouve être son père, toque à la porte et demande, tout gêné, s'il peut lui emprunter de l'argent car, dit-il, « ils ont encore décalé le versement du salaire ». « Tu es mon seul espoir », pleurniche-t-il. Le cœur serré, l'adolescente voit son rêve s'envoler. Heureusement, son amie est là pour la consoler : « Mon père est un ancien de l'armée, comme le tien. Il n'a jamais pu s'y faire, à la vie civile. Alors, il s'est engagé volontaire pour aller aider ses camarades, là-bas. Il nous écrit souvent, nous envoie de l'argent. Il rentre bientôt. »

À ces mots, le père (qui écoute toujours derrière la porte) pose la tirelire, enfile son manteau et s'en va, le visage grave et déterminé. Fondu enchaîné sur un coup de sonnette « six mois plus tard ». « Mon papa chéri ! » crie la fille et ouvre la porte sur un homme souriant, en uniforme, portant haut sa chapka. Le pathétique loser s'est transformé en un guerrier buriné. Il tend un boîtier : un iPhone tout neuf ! Fin de l'histoire.

La guerre comme formidable ascenseur social

Une dizaine de films de ce genre ont été produits en Russie et diffusés à [...] Lire la suite