C’est la rentrée… Mais où sont passés les profs ?

À quelques encablures de la rentrée des classes, fixée au 5 septembre outre-Manche, “les écoles sont prêtes”. À une exception (de taille) : “On manque d’enseignants”, déplore le Financial Times. Dans un groupe scolaire du Leicestershire, comté du centre de l’Angleterre, le journal financier relève 13 postes vacants. “Les annonces ont été publiées, republiées, mais sans succès.” À travers le Royaume-Uni, 95 % des directeurs d’école connaissent des difficultés en matière de recrutement, à en croire une enquête de leur principal syndicat.

“La pénurie ne date pas de cette rentrée, mais elle est exacerbée par l’inflation, qui diminue le salaire réel des professeurs, déjà en berne”, explique le Financial Times, chiffres à l’appui : la rémunération des profs a baissé de 7 à 9 % en dix ans, contre une augmentation de 2 % pour l’ensemble de la population active.

Les jeunes enseignants jettent l’éponge

“Il s’agit d’un vrai cocktail de problèmes, qui comprend aussi un manque d’investissement dans les écoles et une charge de travail en hausse constante.” Résultat, les jeunes enseignants quittent la profession dès la sortie de leur formation. “Un cinquième des diplômés de 2017 ont abandonné après deux ans dans le public, détaille le journal de Londres. Parmi ceux qui ont commencé leur carrière en 2014, près d’un tiers a déjà bifurqué.”

Seul rebond notable ces dernières années : les premiers mois de la pandémie, “qui ont incité plus de monde à s’engager dans une carrière” perçue comme sûre. Mais l’engouement s’est vite estompé : les formations enregistrent une baisse de 15 % des effectifs au global par rapport à 2019 et jusqu’à 20 % pour la spécialisation dans les matières du secondaire.

“Les avantages du métier comme les vacances plus longues ne contrebalancent plus la baisse des conditions d’exercice du métier, d’autant plus avec le développement du télétravail dans d’autres secteurs.”

Formés à la va-vite

Ces difficultés de recrutement entraînent inévitablement une baisse du niveau d’enseignement, constate le Financial Times. À l’instar de leurs homologues français, les directeurs d’établissements sont contraints de faire appel à des personnes formées à la va-vite et à “des non-spécialistes, qui ne sont pas qualifiés pour donner tel ou tel cours”.

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