En Côte d’Ivoire, la “grenade dégoupillée” de l’annonce d’un retour de Guillaume Soro

“M. Ouattara [Alassane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire] a tenté de m’arrêter à l’aéroport d’Istanbul et de m’extrader, par la procédure d’urgence, en Côte d’Ivoire le 3 novembre dernier. Cela n’est pas discutable.” Voilà un extrait de la déclaration de Guillaume Soro, diffusée ce dimanche soir sur ses comptes sur les réseaux sociaux et relayée par Infowakat.

L’ancien Premier ministre (2007-2010, 2011-2012), condamné à la prison à perpétuité pour “atteinte à la sûreté de l’État”, y évoque l’“obsession forcenée” du président ivoirien de le faire extrader depuis 2019, date de son exil. Ce qui l’aurait poussé à fuir la France, puis Dubaï… Et désormais Istanbul, pour enfin revenir sur sa “terre ancestrale et natale d’Afrique”. À aucun moment, il ne prononce toutefois les mots “Côte d’Ivoire”.

Coup de bluff ? “Quand et comment” pourrait-il d’ailleurs “rentrer à la maison” ? se demande Wakat Séra. D’autant que, selon lui, la question de la réconciliation ne semble plus à l’agenda à Abidjan, ce qui induit un enfermement quasi assuré du célèbre exilé dès son arrivée.

Par ailleurs, Soro, autrefois protégé de Ouattara, est devenu le “pestiféré d’Abidjan” après avoir exprimé “ses ambitions de devenir calife à la place du calife et [entamé] une fronde ouverte contre Alassane Ouattara”. Et selon Wakat Séra, le président Ouattara serait homme à camper sur ses positions. En mai, complète Aujourd’hui au Faso, Soro avait exprimé ses ambitions pour la présidentielle de 2025.

Cette annonce de mettre un terme à son exil constitue donc, selon le quotidien burkinabè, un “message fort”, voire un “défi lancé au président Ouattara : ‘Je rentrerai, advienne que pourra !’” Et de rappeler le poids, autrefois, de l’ex-chef rebelle : il “a pavé le chemin (avec l’aide du président Blaise Compaoré et de la France) pour qu’Alassane parvienne au pouvoir”.

C’est donc le premier acte d’un éventuel retour au pays de Guillaume Soro. Qui prend la forme d’une “grenade dégoupillée et lancée par le ‘fils’ Soro dans la cour du ‘père’ Ouattara [qui] donnera certainement des nuits blanches à Abidjan”, résume Wakat Sera.

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