"C'était une parole de président de la République": Macron justifie son discours à un mois des européennes
Il affirme qu'il représentait "la voix de la France en Europe". Alors que certains candidats aux élections européennes ont grincé des dents devant le long discours d'Emmanuel Macron à la Sorbonne ce jeudi 25 avril, le chef de l'État assure ne pas s'être exprimé dans un "temps de campagne".
Emmanuel Macron a dressé jeudi un portrait alarmiste de l'UE à un mois et demi d'élections européennes compliquées pour son camp, exhortant à un sursaut des Vingt-Sept pour bâtir une "Europe puissance" et une défense "crédible".
Avec les crises, "rarement l'Europe n'aura autant avancé" depuis sept ans, s'est tout de même félicité le président français. "Plus personne n'ose tellement proposer des sorties, ni de l'Europe, ni de l'euro", s'est-il réjoui, dans un tacle à l'extrême droite, qui domine les sondages en France pour le scrutin de juin.
Selon lui, les "nationalismes" ne "proposent plus de sortir de l'immeuble, de l'abattre" mais ils "proposent de ne plus avoir de règles de copropriété, de ne plus investir, de ne plus payer le loyer". Ce qui, a-t-il insisté, finirait par tuer le projet européen.
Le décompte du temps de parole de question
Ce discours a été vu par l'opposition comme une communication de campagne pour les élections européennes du 9 juin. "Et son temps de parole n'est toujours pas décompté du temps de Valérie Hayer? En République, il ne peut y avoir de candidature officielle: Macron ne peut détourner les moyens de l'État au service de sa candidate!", a dénoncé sur X (ex-Twitter) la tête de liste de La France insoumise pour les européennes, Manon Aubry.
Les Républicains ont saisi jeudi la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) et l'Arcom pour que le discours d'Emmanuel Macron sur l'Europe à la Sorbonne, qu'ils qualifient "d'opération de propagande électorale", soit décompté de la campagne de Renaissance.
"La voix de la France en Europe, c'est au cœur de notre diplomatie, de notre politique", a défendu Emmanuel Macron en marge d'un déplacement à l'école européenne de Strasbourg ce vendredi.
"Et d'ailleurs, comme chacun de mes prédécesseurs, je suis légitime à aussi, en tant que président, dire un mot de ce qu'il s'y passe, de ce qu'il s'y joue", a-t-il ajouté.
Une "parole de président de la République"
Emmanuel Macron a assuré que son discours était "une parole de président de la République". "Les temps de campagne, si je devais participer à certains d'entre eux - je ne l'ai pas encore décidé - je le ferai à ce moment-là à part, comme je l'avais fait il y a cinq ans", a-t-il affirmé.
L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) demande depuis le 15 avril aux médias de radio et de télévision (dont BFMTV, NDLR) de veiller à l'équité du temps de parole des personnes impliquées dans la campagne des élections européennes. Pour le cas d'Emmanuel Macron, l'obligation de décompte dépend des sujets qu'il aborde. Contactée par BFMTV.com, l'autorité de surveillance de la répartition du temps de parole des candidats affirmait cette semaine qu'à chaque fois qu'Emmanuel Macron évoquera les élections, ce temps de parole sera décompté de celui de la candidate de la liste de la majorité, Valérie Hayer.
"Il ne faut pas être hypocrite sur le sujet et il faut assumer la politique qu'on a conduit, le rôle que la France a mené ces dernières années, le fait que j'ai mis l'Europe aussi au cœur du projet qu'est le nôtre", a estimé Emmanuel Macron ce vendredi.