"Autosatisfecit", "hypocrisie": les oppositions critiquent le discours d'Emmanuel Macron sur l'Europe

Les têtes de liste aux élections européennes n'ont pas manqué de réagir au discours tenu par le président de la République à La Sorbonne. Une prise de parole aux airs d'"acte de campagne" pour certains.

Une intervention qui n'indiffère pas la classe politique. Le président de la République Emmanuel Macron s'est exprimé ce jeudi 25 avril à La Sorbonne pour défendre sa vision de l'Europe à quelques semaines seulement des élections européennes. Durant sa prise de parole, le chef de l'État a notamment alerté sur le "risque immense" de voir le Vieux continent "relégué" du fait des "bouleversements du monde".

"Notre Europe peut mourir", a prévenu Emmanuel Macron avant de dévoiler ses projets l'Europe.

"Initiative européenne de défense", politique commerciale moins "naïve" face à la Chine, majorité numérique européenne à 15 ans... Le président de la République a présenté ses ambitions durant plus de deux heures. De la "mise en scène" et de l'"autosatisfecit" pour les oppositions.

"Sur la scène européenne, cela fait sept ans qu'Emmanuel Macron confond ses incantations et ses gesticulations avec des réalisations", a lancé la cheffe des députés RN Marine Le Pen sur X, l'accusant de "brader des pans entiers de souveraineté" nationale.

Le président du Rassemblement national Jordan Bardella a pour sa part estimé lors d'une conférence de presse que le chef de l'État "a pris le parti d'intervenir directement et personnellement dans une campagne électorale".

Qualifiant Emmanuel Macron de "porte-parole" de sa candidate Valérie Hayer, la tête de liste de son parti aux européennes a de nouveau jugé "inévitable" la dissolution de l'Assemblée nationale "en cas de désaveu électoral" pour le camp macroniste, qu'il devance nettement dans les sondages.

Pour François-Xavier Bellamy, "la mise en scène d'Emmanuel Macron est celle du grand leader européen, mais la terrible vérité de cette action, c'est que demain les premières notations des agences pourraient dégrader la note de la dette française".

"La France d'Emmanuel Macron, c'est le pays malade de l'Europe et c'est ça dont tout le monde parle à Strasbourg et à Bruxelles", a dénoncé l'eurodéputé. Il a estimé que le discours "est, en creux, les actes que monsieur Macron n'a pas eus".

"C'était un grand discours de présentation du programme de Valérie Hayer", qui emmène la liste Renaissance aux européennes du 9 juin, a-t-il ironisé. "C'est un discours de campagne, un acte de campagne", a estimé l'eurodéputé sortant

"Le Président de la République parle mais les Français n'écoutent plus. Au cours d'un meeting électoral, Emmanuel Macron a déroulé son habituel satisfecit technique en faisant la leçon à la France, à l'Europe et à la terre entière", a lancé le patron des Républicains, Eric Ciotti, sur X.

"Emmanuel Macron a fait du Emmanuel Macron", a dit la tête de liste des Écologistes, Marie Toussaint, "il fait un autosatisfecit quasi complet sur le passé et sur ce que lui a pu porter, et il porte des grands concepts flous pour l’avenir".

"Ce que j’observe aussi en tant qu’écologiste, c’est que les questions du climat, de l’environnement, de la santé, étaient quasiment absentes. On a l’impression qu’Emmanuel Macron vit et agit en dehors des réalités, qui sont les réalités physiques de la planète", ajoute-t-elle.

Manon Aubry, tête de liste de la France insoumise pour les élections européennes, a dressé son bilan européen des années de présidence d'Emmanuel Macron: "arrogance, inégalités, hypocrisie".

Le communiste Léon Deffontaines a quant à lui demandé à ce que le discours du président soit "décompté dans le temps de parole de Valérie Hayer".

Article original publié sur BFMTV.com