La cérémonie d’hommage aux victimes du terrorisme n’aura pas lieu à Paris

La cour intérieure de la citadelle d'Arras, où se déroulera la cérémonie d’hommage aux victimes du terrorisme ce 11 mars 2024.
FRANCOIS LO PRESTI / AFP La cour intérieure de la citadelle d'Arras, où se déroulera la cérémonie d’hommage aux victimes du terrorisme ce 11 mars 2024.

TERRORISME - C’est la première fois que cette cérémonie a lieu hors de Paris. Le Premier ministre Gabriel Attal rend hommage ce lundi 11 mars à Arras aux victimes du terrorisme, à l’occasion de la journée annuelle qui leur est dédiée. C’est dans cette ville du Pas-de-Calais qu’enseignait Dominique Bernard, tué il y a cinq mois par un ancien élève radicalisé.

Emmanuel Macron préside d’habitude cet hommage dans la capitale, aux Invalides, où a été érigée une statue de bronze symbolisant la parole des victimes qui perdure même après leur mort.

Le chef du gouvernement et ancien ministre de l’Éducation nationale a souhaité délocaliser cette cérémonie en hommage au professeur de français Dominique Bernard, poignardé à mort le 13 octobre 2023 devant son établissement, le collège-lycée Gambetta à Arras, par un ancien élève âgé de 20 ans et fiché pour radicalisation islamiste.

Ce drame est survenu trois ans après l’assassinat d’un autre enseignant, le professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, décapité près de son collège dans les Yvelines le 16 octobre 2020 après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet lors de cours sur la liberté d’expression.

À son arrivée, Gabriel Attal se rendra dans l’établissement, qui restera ouvert ce lundi, pour échanger avec des élèves puis des enseignants, et leur renouveler le « soutien de la Nation » cinq mois après le drame.

600 personnes invitées

Il remettra les insignes de la Légion d’honneur aux cinq personnes de l’établissement qui sont intervenues à l’époque. Ils ont été faits chevaliers dans la promotion de la Légion d’honneur du 1er janvier, ainsi que six policiers.

Le Premier ministre présidera ensuite la cérémonie officielle à la citadelle d’Arras, où quelque 600 personnes ont été invitées. Élèves et enseignants des deux établissements touchés liront des textes et un geste mémoriel est prévu après le discours de Gabriel Attal, qui déjeunera ensuite avec les élus et représentants des associations de victimes.

À la Délégation interministérielle à l’aide aux victimes (DIAV), on explique que l’organisation de la cérémonie en dehors de Paris est « une demande assez ancienne de la part des associations » qui sont aussi « très attachées » à ce qu’elle se tienne « dans un lieu où l’éducation a été touchée ».

Plusieurs associations ont toutefois déploré n’avoir pas été associées au choix du lieu.

Cette journée d’hommage a une dimension européenne puisqu’elle se tient à la date anniversaire des attentats du 11 mars 2004 à Madrid (192 morts), il y a 20 ans cette année.

L’an dernier, le président Emmanuel Macron avait salué la « dignité » et l’exigence de « vérité » et d’« humanité » qui ont marqué les procès des attentats de la décennie passée en France, notamment ceux de Nice et du 13 novembre 2015.

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