La Côte d’Ivoire face au défi de la pêche illicite

La pêche illicite génère des pertes d’emplois et de ressources financières estimées à plus de deux milliards de dollars par an pour les pays du Golfe de Guinée. En Côte d’Ivoire, alors que le poisson est la première protéine animale consommée dans le pays, les eaux se vident peu à peu de leurs poissons.

Adossées à la lagune Ebrié, plusieurs pirogues colorées font face à la métropole d’Abidjan. Sur ce petit quai de pêche artisanale du quartier de Vridi 3, des hommes s’affairent à débarquer leurs prises de la nuit, revendues ensuite dans la zone portuaire. Mais les seaux sont à moitié vide : "Il n’y a plus de poisson dans la mer. Ça fait au moins deux ans que c’est très dur" déplore Amaka Kouamé, pêcheur rencontré sur place. En effet, ces dernières années, la production de la pêche maritime en Côte d’Ivoire a baissé d’environ 40 %.

Une situation qui impacte de plus en plus durement les 70 000 marins pêcheurs du pays. Amaka explique qu’il doit prendre un crédit à chaque sortie en mer pour financer le carburant et le matériel nécessaire. Lui qui gagnait l’équivalent de 3 000 euros par an il y a encore quelques années, peine aujourd’hui à atteindre les 1 200 euros.

“Un fléau majeur”

Ce conflit entre pêche artisanale et pêche industrielle se cristallise également autour des nationalités de ceux qui la pratiquent. Si les pêcheurs artisanaux sont majoritairement ouest-africains (beaucoup viennent du Ghana et du Liberia voisins), la pêche industrielle est constituée de navires européens, et de bateaux dont la capitainerie est gérée par des Chinois ou des Coréens, mais qui battent pavillon bélizien ou ivoirien.

* nom modifié à sa demande


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