Burkina Faso : la visite du dirigeant malien, Assimi Goïta, “geste de confiance” envers Ibrahim Traoré

“Assimi Goïta chez IB : Visite de confiance et de confort à un dôgô [‘petit frère’ en langue bambara] souverainiste !” titre Aujourd’hui au Faso à propos de la visite du chef de la transition malienne, Assimi Goïta, chez son homologue burkinabè, Ibrahim Traoré.

“Sourires et salutations fraternelles”, “visite d’amitié et de travail”, le titre burkinabè multiplie les qualificatifs, comme pour mieux souligner les bonnes relations entre les deux pays aux parcours si parallèles. Après des coups d’État et l’instauration de transitions militaires présentées comme provisoires, mais qui durent, Mali et Burkina Faso entendent mutualiser leurs efforts sécuritaires au sein de l’Alliance des États du Sahel, ou AES, à laquelle participe aussi le Niger.

La visite d’Assimi Goïta est d’autant plus remarquée, côté burkinabè, qu’il s’agit là d’une première au Burkina Faso. Le chef de la transition malienne goûte en effet peu les déplacements hors des frontières du Mali, son dernier voyage remontant à 2020. Ibrahim Traoré, en revanche, avait rendu visite au “grand frère” malien en novembre 2022, soit deux mois après sa prise du pouvoir.

“Deux pays liés par la géopolitique et l’histoire”

C’est donc en apparence pour une visite de travail qu’Assimi Goïta s’est rendu chez son voisin burkinabè avec, au menu, détaille le titre de Ouagadougou, “une passation en revue de la coopération entre les deux pays liés par la géopolitique et l’histoire”. Une visite de travail toute teintée de “-isme”, s’amuserait presque aussi Aujourd’hui au Faso, rappelant qu’outre la question du terrorisme à combattre au Sahel, les deux régimes se réclament de “la même idéologie panafricaniste et anti-impérialisme”.

Mais un autre sujet occupait les esprits lors de cette visite, qui ne figurait pas forcément pas au programme officiel. Pour le titre burkinabè, par ce déplacement, le Malien Goïta entendait surtout “soutenir ce dôgô (‘petit frère’ en langue bambara), car un kôrô [‘grand frère’] se doit toujours de manifester sa solidarité envers le puîné, surtout s’il est militaire, après la semaine disons de tous les ragots, rumeurs, allégations qui ont suspendu le Burkina, au pinacle de la désinformation. Lui, le grand frère colonel de l’armée malienne, vient chez le capitaine IB, son petit frère pour le ‘voir’ [s’assurer que tout va bien] comme on dit trivialement dans la rue.”

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