Burkina Faso : le fédéralisme, une solution ?
Tourmenté comme jamais par le phénomène terroriste, le Burkina Faso, sous la conduite des militaires au pouvoir, rêve grand en matière d'intégration sous-régionale, perçue comme la voie idéale du salut. Rêver grand, c'est peu de le dire. Tenez bien : samedi 19 novembre, lors de son tout premier discours de politique générale devant l'Assemblée législative de transition, le Premier ministre de transition, Apollinaire Kyélem de Tambèla, a réveillé la notion de fédéralisme, si cher à Thomas Sankara et d'autres leaders de l'histoire africaine. « La situation [sécuritaire] actuelle révèle la fragilité de nos États pris isolément. […] Nous esquisserons donc à l'endroit de nos voisins immédiats des rapprochements en vue de jeter les bases de l'avènement d'un État fédéral en Afrique de l'Ouest incluant le Burkina Faso. »
Oui, « un État fédéral », a dit le Premier ministre. Or, le fédéralisme, jadis en vogue, notamment aux premières années des indépendances africaines, n'a pas véritablement prospéré jusque-là sur le continent. Aujourd'hui, l'Éthiopie, le Soudan et le Nigeria sont les États africains qui ont choisi officiellement ce mode de gouvernance.
Le chef du gouvernement de la transition burkinabée, « panafricaniste » autoproclamé, ne manque pas d'exemples pour étayer ses nouvelles ambitions : « Certains de nos prédécesseurs, comme Kwame Nkrumah notamment [ex-président du Ghana, NDLR], ont souhaité la mise en place des États-Unis d'Afrique. D'autres, comme Léopo [...] Lire la suite