Budget de la Sécurité sociale: l'Assemblée rejette les motions de censure du RN et de LFI

Un nouvel échec. Les motions de censure déposées par le Rassemblement national et La France insoumise ont été largement rejetés ce lundi à l'Assemblée nationale.

Déposée dans la foulée d'un 14e 49.3, ces 21e et 22e tentatives n'avaient quasiment aucune chance d'aboutir. Il aurait fallu pour parvenir à renverser le gouvernement d'Élisabeth Borne réunir 289 voix.

Vers de nouvelles motions de censure dans les prochains jours

La motion de censure du groupe de Marine Le Pen n'a récolté que 88 voix tandis que celle de la gauche a compté 223 voix.

Leur rejet vaut adoption en première lecture du volet recettes du projet de loi de finances de la Sécurité sociale, désormais transmis au Sénat.

L'exécutif devrait dégainer très vite un nouveau 49.3 sur la suite du budget de la Sécurité sociale. De quoi permettre aux oppositions de déposer à nouveau de nouvelles motions de censure.

Des 49.3 de plus en plus rapides

Sans grande surprise: Élisabeth Borne avait déjà confirmé sur RTL début septembre "y recourir certainement cet automne car notre pays a besoin d'un budget".

Et pour cause: la coutume parlementaire veut que le vote des textes financiers soit signe d'adhésion à la majorité. Autant dire que dans un contexte d'absence de majorité absolue pour la macronie, son recours est quasi obligatoire.

Mais là, où l'an dernier, le gouvernement avait veillé à afficher une certaine volonté de dialogue, Élisabeth Borne n'a pas fait semblant ces derniers jours. Alors qu'à l'automne 2022, la Première ministre avait attendu plusieurs jours avant de monter à la tribune pour dégainer cette cartouche institutionnelle, les discussions ne durent cette fois-ci qu'à peine quelques heures.

Inquiétude d'une motion de censure à l'issue de la loi immigration

Mais l'exécutif s'inquiète moins d'un vote d'une motion de censure à l'occasion du budget de l'État et de la sécurité sociale que lors du futur projet de loi immigration. Ce texte, qui suscite l'ire de la droite mais également d'une partie de la majorité, pourrait finir par être adopté sans vote par 49.3.

Les Républicains ont déjà fait savoir qu'ils pourraient à cette occasion déposer leur propre motion de censure et probablement agréger une grande partie des oppositions.

De quoi inquiéter en haut lieu. La seule motion de censure qui avait véritablement mis en danger Élisabeth Borne fut un texte transpartisan pour la renverser sur la réforme des retraites. La Première ministre n'avait sauvé son poste qu'à 9 voix près.

Article original publié sur BFMTV.com