Avec le breaking, la “culture des banlieues” à l’assaut des JO de Paris

Elle est la petite nouvelle des prochains Jeux olympiques : le breakdance. Les 9 et 10 août 2024, cette nouvelle discipline olympique pourra être regardée depuis la place de la Concorde à Paris.

Appelée “breaking” quand on la pratique en compétition, le breakdance trouve ses origines aux États-Unis dans les années 1970 au moment où la culture hip-hop se développe.

Au cœur des campagnes de communication des JO 2024, le breakdance est pourtant perçu comme un sport à part en France. Dans un long reportage richement illustré, le Washington Post, évoque “un message contradictoire” entre la mise en avant de cette pratique aux Jeux et sa réception par les autorités et la société.

Danny Dan à l’entraînement à l’Insep (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance), le temple des sportifs de haut niveau français, le 28 septembre 2022.. PHOTO ANNE-CHRISTINE POUJOULAT/AFP
Danny Dan à l’entraînement à l’Insep (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance), le temple des sportifs de haut niveau français, le 28 septembre 2022.. PHOTO ANNE-CHRISTINE POUJOULAT/AFP

“La plupart [des danseurs] sont issus de l’immigration et des banlieues parisiennes, et se retrouvent souvent pris dans les tensions qui couvent dans ces quartiers, comme celles qui ont dégénéré en émeutes il y a quelques semaines. Et dans un pays où les artistes sont subventionnés pour leur travail, les professionnels du breakdance ne comprennent pas vraiment pourquoi leur discipline a été intégrée dans un événement sportif.”

Le journaliste Les Carpenter dans “The Washington Post”

Dans l’article du Washington Post, Fenix, un danseur de breakdance, raconte son quotidien à Paris. Il parle de “danser avec la police”. Il s’installe autour de Montmartre, allume ses enceintes, danse, avant d’être interrompu par les forces de l’ordre car il lui manque le permis d’artiste, indispensable à la performance de rue.

“Au fil des années, les breakdancers français ont développé leur propre style
– insolent, audacieux, splendide et arrogant, saturé de bravades et d’injures. Ce style mêlait le charme de Paris et la puissance des banlieues.”

Le journaliste Les Carpenter dans “The Washington Post”

Nathanael Etouke connu sous le nom de Nasty à l’entraînement dans une salle de Clermont-Ferrand, le 10 octobre 2022. 
À 30 ans, il donne des cours depuis trois ans dans une petite ville à trente kilomètres de Clermont. Il fait partie des six athlètes sélectionnés pour représenter la France aux compétitions de breaking aux Jeux de Paris.. PHOTO JEFF PACHOUD/AFP

Le quotidien américain relève une ambivalence, celle d’un sport retenu pour les Jeux mais dont la pratique quotidienne dans les rues de Paris est souvent illégale ou mal vue par les passants et les habitants.

Le Washington Post cite Hurricane, une danseuse : “Nous sommes une sous-culture pour eux […]. Je ne sais pas si les Jeux olympiques sont une bonne ou une mauvaise nouvelle pour nous.”

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