La braderie de Lille revient après deux ans d’absence, ces internautes sont prêts comme jamais

People look at stalls laid out at the Braderie de Lille flea market in Lille on September 2, 2017. (Photo by PHILIPPE HUGUEN / AFP)
PHILIPPE HUGUEN / AFP People look at stalls laid out at the Braderie de Lille flea market in Lille on September 2, 2017. (Photo by PHILIPPE HUGUEN / AFP)

PHILIPPE HUGUEN / AFP

La braderie de Lille, ici en 2017, revient après deux ans d’absence à cause du Covid.

LILLE - Elle est de retour ! Très attendue après deux ans d’absence dus au Covid-19, la braderie de Lille, considérée comme la plus grande d’Europe, redéploie ce week-end ses 80 kilomètres d’étals et quelque 8 000 exposants, pour « deux à trois millions de visiteurs ».

Pendant 34 heures, du samedi 3 septembre à 8 heures à dimanche soir 18 heures, la ville se transforme en vide-grenier géant, avec des dizaines de milliers de places assises dans les restaurants, des terrasses élargies ouvertes jusqu’à 2 heures du matin, et des food-trucks, pour déguster une bière ou l’incontournable moules-frites.

Ces derniers jours, les internautes ont fait part de leur impatience sur les réseaux sociaux, comme vous pouvez le voir dans les tweets sélectionnés ci-dessous.

Une tradition du Moyen-Âge qui perdure

« On va pouvoir à nouveau chiner à volonté, déambuler, faire de bonnes affaires, consommer et se régaler », a résumé mercredi 31 août Jacques Richir, adjoint à la maire, lors d’une conférence de presse. « Oui, ça va sentir la moule, la frite et le pipi (...) C’est ça, la braderie. Et que ceux qui ne l’aiment pas quittent la ville ou ferment leurs fenêtres », avait souri en juillet la maire Martine Aubry.

Répartis sur 180 hectares fermés à la circulation, des milliers riverains - habitants de Lille, Lomme et Hellemmes - commerçants, mais aussi 600 brocanteurs professionnels et antiquaires, proposeront antiquités, vêtements de seconde main, jouets et autres objets hétéroclites.

À ses origines, qui remontent au Moyen-Âge, la braderie permettait aux domestiques de vendre les vieilleries de leurs maîtres. Devenue internationale, elle est organisée chaque premier week-end de septembre.

La grève des transports en commun menace

Après deux ans d’annulations - avec une ’’braderie des commerçants’’ très réduite - « on s’attend à une grande édition », avec « deux à trois millions de visiteurs », Français, mais aussi Belges, Anglais, Néerlandais.. , a estimé l’adjoint à la maire Jacques Richir.

Hôtels et locations « sont pris d’assaut », « la SNCF dit que les trains seront pleins », et côté inscriptions, « on est full », ajoute-t-il. « L’évènement est à l’image de la ville » : « festif, bon enfant, sûr, accessible » avec son entrée gratuite, et « adapté à notre époque d’économie circulaire ».

Seul bémol : une grève dans les transports en commun, qui doit perturber la circulation des tramways et affecter légèrement la fréquence des métros. La pluie pourrait aussi menacer et la ville « scrute » la météo depuis une semaine. « Le ciel semble se dégager. Il devrait faire bon, pas trop chaud », avance Jacques Richir.

La braderie se veut « écoresponsable » : depuis 2017, la vente d’objets neufs est interdite, sauf pour les commerçants sédentaires. Les coquilles des 500 tonnes de moules dévorées sont recyclées, notamment en dalles de carrelage.

Bières, goodies et frites

Blocs de béton, chicanes et barrières permettront « une fermeture parfaite » du périmètre, « entièrement vidé de ses voitures » dès vendredi soir. Les établissements pourront diffuser de la musique, mais pas organiser de concerts.

En 2016, la braderie avait dû être annulée en raison de la menace terroriste. Elle était revenue en 2017 dans un périmètre réduit, agrandi en 2018, accompagné d’un large dispositif de sécurité comprenant 3 000 policiers, gendarmes et militaires, toujours reconduit depuis.

Les professionnels se préparent depuis des mois. « Depuis mai, on travaille avec les fournisseurs pour sélectionner les produits, négocier les prix, réclamer des goodies », explique Coralie Toth, responsable du restaurant « Le Square Café ». Sa cave est pleine d’une centaine de fûts de bière. Avec 20 longues tables supplémentaires en terrasse, elle a « doublé les effectifs en salle et pris trois personnes supplémentaires en cuisine ».

« Pour nous, c’est le lancement de saison, l’équivalent d’avril-mai à la mer. Ça donne le tempo pour la suite », confie-t-elle. « C’est aussi hors du temps, on bosse sans compter nos heures, toujours dans la joie ». Les moules-frites seront aussi sûrement très demandées par les visiteurs, comme chaque année.

« C’est bon pour l’économie et le moral »

Ce retour « est bon pour l’économie et le moral », s’enthousiasme aussi Laurent Rigaud, président de la Chambre des métiers et de l’artisanat. « On va retrouver ces grandes tablées », avec « produits régionaux et visiteurs internationaux, ce sera exceptionnel ».

L’évènement « a un impact dans toute la métropole », assure-t-il. « Beaucoup d’habitants invitent famille et amis », qui « sortent, consomment. En tant que boucher installé à 10 km, c’est 20 % de plus de chiffre d’affaires ».

« Il était temps que la braderie redevienne la braderie ! », tranche Antoine Hannebicq, 45 ans, qui viendra spécialement du Pas-de-Calais. « Déambuler, boire une bière sur un coin de table... C’est ça qu’on attend. »

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