Brésil : Jair Bolsonaro n’a toujours pas reconnu sa défaite, ses partisans bloquent les routes

Des partisans du président Jair Bolsonaro, principalement des camionneurs, mettent le feu à une barrière lors d’un blocage de l’autoroute Via Dutra BR-116 entre Rio de Janeiro et São Paulo, au Brésil, le 31 octobre.
MAURO PIMENTEL / AFP Des partisans du président Jair Bolsonaro, principalement des camionneurs, mettent le feu à une barrière lors d’un blocage de l’autoroute Via Dutra BR-116 entre Rio de Janeiro et São Paulo, au Brésil, le 31 octobre.

BRÉSIL - Toujours pas un mot plus de 24 heures après sa défaite. Le président d’extrême droite Jair Bolsonaro reste muré dans son silence après la victoire ce dimanche 30 octobre de son concurrent Lula da Silva. Seul son fils aîné, Flavio Bolsonaro, a pris la parole sur Twitter pour commenter la défaite de son père.

Après la défaite de Bolsonaro d’une extrême justesse face à Lula (50,9 % contre 49,1 %), ses partisans sont gonflés à bloc. Certains ont bloqué ce lundi 31 octobre au soir des axes routiers à travers le pays pour contester les résultats du second tour de l’élection.

Des barrages dressés dans tout le Brésil

Des manifestants pro-Bolsonaro ont bloqué des autoroutes, comme vous pouvez le voir dans les tweets ci-dessous, dans au moins 11 États du pays lundi, brûlant des pneus et stationnant des véhicules au milieu de la route pour interrompre le trafic. « L’accès à l’aéroport international de São Paulo est bloqué par les partisans de Bolsonaro, qui refusent d’accepter la défaite de leur leader », écrit sur Twitter Diane Jeantet, journaliste de l’agence de presse AP.

Vêtus du jaune et du vert du drapeau brésilien, les manifestants brandissaient des pancartes pro-Bolsonaro et chantaient l’hymne national, avant d’être progressivement dispersés par les autorités dans certaines régions.

Bolsonaro « a été enlevé de son trône par la force, et on va le remettre au pouvoir avec la force qui est la nôtre, nous, le groupe des camionneurs », a dit à l’AFP Ezequias, un chauffeur routier de 40 ans qui n’a souhaité donner que son prénom. Il prenait part ce lundi au blocage de l’autoroute entre Rio de Janeiro et São Paulo, la capitale économique, à Barra Mansa (sud-est), sans qu’il soit possible de savoir si le mouvement était spontané ou coordonné.

Des dirigeants impatients de collaborer avec Lula

Lundi soir, le juge de la Cour suprême Alexander de Moraes a ordonné à la police de disperser immédiatement les barrages. Le chef de la police routière fédérale, Cristiano Vasconcellos, a déclaré à la radio CBN que des barrages avaient été dressés « dans tout le Brésil ». Il a ajouté que les forces de l’ordre en avaient dégagé certains, mais a prévenu que la tâche était difficile : « nous en libérons un, et un autre se forme », a-t-il dit.

Dans son discours de victoire dimanche soir, Lula s’est dit « inquiet » du silence de Jair Bolsonaro, alors que ce dernier assurait depuis un an qu’il ne reconnaîtrait pas les résultats des élections en cas de défaite.

Selon les informations de Reuters et du New York Times, le président battu devrait prendre la parole ce mardi 1er novembre.

La victoire du leader du PT a été saluée dans le monde entier par une avalanche de messages de dirigeants étrangers, de Washington, Londres, Paris, Pékin, Moscou, New Delhi, Buenos Aires à la Commission européenne. Beaucoup ont exprimé leur impatience de renouer des relations solides et productives avec Brasília, après quatre années d’isolement diplomatique sous Jair Bolsonaro.

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