Boubacar Boris Diop ou le panafricanisme littéraire

L'essayiste et écrivain, Boubacar Boris Diop  - Credit:Philippe Matsas / Agence Opale
L'essayiste et écrivain, Boubacar Boris Diop - Credit:Philippe Matsas / Agence Opale

Un portrait de femme inoubliable pour cette journée des droits de la femme, voilà le cadeau que nous fait Boubacar Boris Diop, avec ce nouveau roman Un tombeau pour Kinne Gaajo, qui marque le grand retour en librairie de l'immense écrivain sénégalais (récompensé en 2022 par le prix international de littérature Neustadt après Garcia Marquez, Octavio Paz ou encore Francis Ponge), connu aussi pour son livre rwandais Murambi, le livre des ossements, ses essais engagés, mais aussi pour son combat pour sa langue maternelle, le wolof. Il tente l'aventure avec un premier roman, Doomi Golo, qu'il traduira lui-même en français Les Petits de la guenon (Philippe Rey, 2009), et la renouvelle en autotraduisant ce livre, lui aussi écrit en wolof et qui bruisse des voix sénégalaises. Il raconte le destin sulfureux d'une poétesse, qui est une des victimes d'une catastrophe majeure au Sénégal : le naufrage du Joola. Et c'est son amie d'enfance, devenue journaliste radio célèbre, qui, dépositaire des archives de l'écrivaine, va transcrire (on verra comment) sa vie… Invité au Salon africain du livre de Genève, Boubacar Boris Diop a répondu à nos questions. Entretien.

Le Point : Votre nouveau roman, qui marque votre retour en librairie française avec une fiction, est directement inspiré du naufrage du Joola, le 26 septembre 2002. Pourquoi ce choix et à quel moment le romancier a-t-il intériorisé cette tragédie pour en faire une fiction ?

Boubacar Boris Diop : J'ai senti dès les [...] Lire la suite