Bornes de recharge, leasing, bonus : le gouvernement accélère sur la voiture électrique avec ces annonces

Bornes, leasing, bonus écolo : comment le gouvernement veut vous faire passer à la voiture électrique (photo d’illustration prise à Las Vegas aux Etats Unis en 2016)
DAVID MCNEW / AFP Bornes, leasing, bonus écolo : comment le gouvernement veut vous faire passer à la voiture électrique (photo d’illustration prise à Las Vegas aux Etats Unis en 2016)

POLITIQUE - Un grand coup d’accélérateur. Deux cents millions d’euros supplémentaires vont être mobilisés par le gouvernement pour accélérer le développement des bornes de recharge en France, dans le cadre d’une vaste campagne en faveur du passage à la voiture électrique, annoncent ce vendredi 27 octobre les ministres des Transports et de la Transition énergétique à quelques heures de réunir les acteurs de la filière.

« On passe la vitesse supérieure cet automne sur la voiture électrique : 200 millions d’euros supplémentaires pour accélérer le déploiement des bornes, renforcement du bonus écologique pour les plus modestes, arrivée du leasing social pour les classes moyennes, simplification du rétrofit », a ainsi déclaré Clément Beaune à l’AFP, résumant les annonces qui seront officialisées devant les professionnels du secteur.

Selon son cabinet, l’enveloppe nouvelle doit permettre de « soutenir le développement des bornes de recharges rapides » et l’installation dans « trois domaines particuliers : le résidentiel collectif, les bornes en voiries, et les recharges pour les poids lourds ».

Les réservations pour le « leasing » ouvertes en novembre

Il faut dire que l’enjeu est de taille. Avec 110 000 bornes publiques installées, soit une multiplication par 4 en quatre ans, comme on l’affirme dans l’entourage du ministre, la France a commencé à rattraper son retard.

Le pays, dont les transports constituent le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre (32 % en 2022), est désormais le deuxième mieux équipé, derrière les Pays-Bas et devant l’Allemagne. Mais seulement 10 % des bornes françaises sont à recharge rapide, principalement sur les aires d’autoroutes, alors que ces dispositifs sont jugés indispensables pour convaincre les automobilistes à renoncer au moteur thermique.

Le président Emmanuel Macron a fixé comme objectif 400 000 bornes publiques d’ici à 2030. Dans le même temps, le nombre de véhicules électriques devrait être multiplié par dix, pour atteindre 13 millions, selon les projections de l’Avere, le rassemblement des industriels du secteur.

Et ce n’est pas tout. Pour accélérer la transition, le gouvernement compte sur d’autres mesures dans sa besace. Les décrets fixant les règles du fameux système de leasing social, promis par Emmanuel Macron pour permettre aux plus modestes d’accéder à l’électrique pour 100 € par mois, « vont être publiés dans les tout prochains jours. » Objectif : une ouverture des réservations à partir du mois de novembre, comme l’a précisé Agnès Pannier-Runacher.

« Les Français qui pourraient y avoir accès pourront réserver à partir du mois de novembre pour une livraison en 2024 », a ainsi annoncé la ministre de la Transition écologique ce vendredi sur RMC, en assurant qu’« un Français sur deux est potentiellement éligible au dispositif. » Seront notamment disponibles des modèles de petites voitures, comme les C3, C4 ou 208, qu’elles soient construites en France ou en Europe.

Le bonus écologique revalorisé

Parmi les annonces qui doivent être faites devant les professionnels du secteur, on peut également évoquer la « revalorisation » du bonus écologique accordé aux plus modestes pour acquérir un véhicule électrique, actuellement fixé à 7 000 euros. « Le chiffre n’est pas encore arbitré », selon les mots de l’entourage de Clément Beaune.

En outre, le crédit d’impôt pour installer une borne à domicile doit passer de 300 à 500 euros, selon la même source. En cumulant bonus écologique et aide au leasing, « l’idée est d’avoir une aide très importante de l’État pour le premier loyer et ainsi abaisser la location à 100 € pour les particuliers », a-t-on détaillé.

D’autres mesures sont prévues, parmi lesquelles un avantage fiscal aux entreprises pour modifier la motorisation d’un véhicule thermique avec de l’électrique ou de l’hydrogène, aussi appelé « rétrofit ». En septembre, 19,1 % des nouvelles immatriculations en France concernaient des véhicules 100 % électriques, selon les chiffres du ministère.

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