Les Bonnie and Clyde d’aujourd’hui sont activistes pour le climat

Le sabotage climatique serait-il devenu glamour ? C’est l’impression qu’en donne la sortie le 7 avril aux États-Unis du film How to Blow Up a Pipeline, qui fait l’unanimité critique. “Ce qui aurait pu être un exercice morose et moraliste sur le climat se révèle une leçon explosive à l’écran”, écrit Rolling Stone. Ce “thriller haletant et palpitant” est le “meilleur film de l’année jusqu’ici” (The American Prospect). Il est “incendiaire et enragé, audacieux et intrépide” (The Globe and Mail), “passionnant et intense” (Vulture)

Cette newsletter n’est pas devenue le dernier endroit où l’on cause culture. Quand bien même on l’aurait voulu, il nous serait difficile d’échafauder la critique d’un film dont on n’a vu que la bande-annonce – sa sortie sur les écrans français est prévue à l’été.

Ce qui nous intéresse dans l’affaire, c’est sa dimension symbolique. Jusqu’ici, au cinéma, la question climatique relevait du genre anticipation (Soleil vert, 1974), du film catastrophe (Le Jour d’après, 2004), voire, plus récemment, du documentaire engagé (Demain, 2015) ou de la satire (Don’t Look Up, 2021). Avec How to Blow Up a Pipeline, on passe dans le registre du thriller. Et ce sont des militants pour le climat – que d’aucuns nomment “écoterroristes” – qui sont les héros d’un film de casse. L’évolution n’a rien d’anodine.

Cette fiction est une adaptation du livre éponyme d’Andreas Malm (publié en français sous le titre Comment saboter un pipeline, La Fabrique, 2020), un géographe suédois qui étudie la place de la violence dans la lutte environnementale. Et soutient, à l’aide d’outils intellectuels, l’actuelle radicalisation des défenseurs du climat.

Pourtant, le film de Daniel Goldhaber est un thriller “si bien ficelé”, selon The New York Times, qu’il ne peut s’agir d’un “film vraiment radical”. On y suit une bande d’activistes qui vont faire exploser un oléoduc au Texas. Des étudiants militants, un Texan libertaire exproprié par un groupe pétrolier, un Amérindien du Dakota du Nord, des anarcho-punks de Portland qui sont autant d’incarnations des nouveaux combattants du climat.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :