"Nous sommes sur la bonne voie": Eddy de Pretto réagit à la condamnation de ses cyberharceleurs

"Nous sommes sur la bonne voie": Eddy de Pretto réagit à la condamnation de ses cyberharceleurs

Onze personnes poursuivies par Eddy de Pretto pour cyberharcèlement ont été condamnées ce lundi par le tribunal correctionnel de Paris, à des peines de trois à six mois de prison avec sursis. Ce soir, sur Twitter, le chanteur français se félicite de cette "ferme décision qu'a rendue la justice française":

"Pour mon préjudice personnel d’une part mais aussi contre le cyberharcèlement, et toutes les formes de discriminations sur les réseaux sociaux. Il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir mais nous sommes sur la bonne voie", écrit l'interprète de 'Bâteaux-Mouches'.

Sur les 17 personnes jugées, six relaxes ont été prononcées par le tribunal correctionnel de Paris. Le tribunal s'est en effet heurté à démontrer le caractère répétitif des messages adressés au chanteur, nécessaire pour caractériser l'infraction de harcèlement, et le fait que les auteurs de ces messages en avaient conscience.

"Jusqu'à 3000 messages de messages de mort"

Eddy de Pretto, révélé en 2018 par un premier album très remarqué intitulé Cure, a été victime d'un déchaînement de violence sur les réseaux sociaux en juin dernier après avoir chanté à l'église Saint-Eustache, dans la capitale.

Il s'y était produit dans le cadre d'un concert programmé par le prêtre de la paroisse. Il y a interprété trois chansons dont À quoi bon?, un titre dans lequel il évoque la difficulté de concilier religion et homosexualité et qui contient le terme "sodomite". Les images de cette prestation, relayées en nombre sur internet, lui avaient valu d'être l'objet de menaces et de messages à caractère homophobe.

"1, 2, 3... jusqu'à 3000 messages de messages de mort, qu’on allait m’immoler, me tuer, me décapiter, qu’on allait me retrouver en bas de chez moi, lors de mes séances dédicace à la Fnac", avait-il raconté lors de son procès en octobre.

"J’ai eu très très peur, je regardais tout le temps en bas de chez moi avant de sortir pour voir s’il n’y avait pas quelqu’un qui surveillait", avait-il poursuivi. "J’ai eu énormément de troubles du sommeil, une crainte forte, des sentiments dépressifs. Je n'arrivais pas à croire cette violence."

"Les atteintes à la religion ne sont pas réprimées par le droit"

Présentant des profils très divers mais revendiquant, pour la plupart, leur attachement au catholicisme, les prévenus avaient affirmé s'être sentis "humiliés" par le terme de "sodomite" utilisé par Eddy de Pretto, rapporte l'AFP. Lors de l'audience, la procureure avait qualifié leurs messages d'"abus à la liberté d'expression" et rappelé que le "blasphème et les atteintes à la religion ne sont pas réprimés par le droit".

Après l'annonce de la condamnation de 11 cyberharceleurs, l'un des avocats d'Eddy de Pretto, Me Martin Lémery, s'est confié à l'AFP:

"Le tribunal rappelle qu'on ne peut pas impunément se livrer au lynchage numérique d'une personne dont les engagements publics, l'orientation sexuelle ou la personnalité ont eu le malheur de heurter certains extrémistes."

Article original publié sur BFMTV.com