La Bolivie risque un “chaos financier” et un défaut de paiement

L’économie bolivienne va bien, c’est le président de gauche Luis Arce qui l’affirme, repris notamment, mercredi 12 avril, par le quotidien proche du pouvoir Ahora El Pueblo :

“Malgré le contexte international, notre économie va bien […]. Notre monnaie est stable et, répétons-le, aucune dévaluation n’est nécessaire.”

Pourtant, depuis maintenant plusieurs semaines, la Bolivie traverse une sérieuse crise monétaire et financière, provoquée notamment par le manque de plus en plus cruel de devises dans les caisses de la Banque centrale.

Dans son éditorial, le quotidien de centre gauche Página 7 a répondu, ce jeudi 13 avril :

“Sérieusement, monsieur le président ? L’économie va bien ? […] À vous entendre, on croirait que nos réserves de devises ne sont pas à un niveau historiquement bas, que les gens ne cherchent pas désespérément des dollars, que le déficit budgétaire ne compromet pas le présent et l’avenir des Boliviens.”

Depuis plusieurs semaines maintenant, de crainte d’une dévaluation de la monnaie – le boliviano – qui risque de provoquer une flambée de l’inflation et une perte de pouvoir d’achat, les Boliviens forment de longues files devant les banques, dès l’aube, pour tenter d’obtenir des dollars. Des dollars qu’elles n’ont plus. Et les maisons de change sont également à sec de devises.

Le site Bloomberg Línea, qui parle d’un “chaos financier”, évoque le cas d’un agent de change à La Paz : “Il a vendu tous ses dollars, ses euros, puis les gens se sont résolus à se tourner vers les pesos chiliens et les sols péruviens. Ils essaient tout pour protéger la valeur de leur argent.”

Le sommet de la prospérité est passé

Le marché noir a fait son apparition aux coins des rues : si le taux officiel est de 6,9 bolivianos pour 1 dollar, on trouve désormais la monnaie américaine clandestinement pour 7,7 bolivianos. La Banque centrale ne publie plus depuis deux mois le montant de ses réserves en devises. En février, elles se montaient à 3,5 milliards de dollars, quatre fois moins qu’en 2014, quand le pays était au sommet de sa prospérité, grâce notamment à ses exportations de gaz.

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