Les Bochimans ne sont pas tombés sur la tête

“Nous, les Bochimans, avons gagné notre procès et notre droit à revenir sur nos terres ancestrales. Mais le président botswanais Festus Mogae a participé à un meeting au camp de relogement de New Xade et a encore demandé aux gens de ne pas retourner dans la réserve centrale du Kalahari (CKGR)”. Au nom des Bochimans de cette réserve animale, l’ONG First People of The Kalahari (FKP) lance dans les colonnes du quotidien botswanais Mmegi un appel au président du pays pour qu’il respecte leur volonté et celle de la justice.

En effet, le 13 décembre dernier, la Haute Cour a tranché en faveur du droit au retour de quelque 200 Bochimans expulsés de leurs terres par le gouvernement. Ce dernier a refusé de faire appel, mais le discours du président Mogae le 18 janvier inquiète les justiciables Bochimans. Et ce n’est pas son intention d’envoyer leurs enfants à l’école et de moderniser la vie de ces adeptes de la chasse et de la cueillette qui les convaincra. “Le président pense-t-il que la promesse de plus de développement à New Xade va nous empêcher de rentrer chez nous ?”, demande l’ONG FKP, qui réaffirme la détermination des Bochimans à récupérer des terres que leurs ancêtres ont occupé depuis 20 000 ans et d’où ils ont été chassés dès 1997. D’après The Washington Post, “environ 100 000 Bochimans demeurent en Afrique australe, et le groupe le plus important est au Botswana. Seule une petite minorité veut vivre traditionnellement dans la réserve centrale du Kalahari, une zone plus grande que la Suisse.”

Dans le Cape Argus, le photographe Ralf G. Will dénonce les restrictions annoncées par le ministre de la Justice botswanais Athaliah Molo-komme. Selon lui, seuls les 200 Bochimans qui ont porté plainte sont autorisés à rentrer. “Les autres doivent obtenir des permis spéciaux de retour.” Par ailleurs, la “fourniture d’eau” dans la réserve, coupée depuis 2002, sera extrêmement réglementée et “aucun animal domestique”, comme les chèvres et les chiens, n’y sera toléré. “Même la chasse” fera l’objet d’un permis spécial.

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