Les blobs âgés sont capables de rajeunir en fusionnant avec les plus jeunes !

Le blob (Physarum Polycephalum), organisme unicellulaire semblable à une omelette et dépourvu de système nerveux, ne cesse d’étonner les chercheurs par ses capacités d’adaptation et sa plasticité comportementale. Audrey Dussutour et son équipe montrent que dans certaines conditions, le blob est même capable de rajeunir.

Dans son milieu naturel, le blob ne connait pas le vieillissement. Il peut mourir dans des conditions extérieures non adaptées (substrat trop sec, chaleur, prédateurs, etc.), "mais il ne meurt jamais de vieillesse", explique Audrey Dussutour, chercheuse CNRS au Centre de recherches sur la cognition animale (Université Paul Sabatier), et co-auteure de l’étude publiée dans Philosophical Transactions of the Royal Society B. “Le cycle de vie du blob dure environ un mois ou deux”, avant qu’il ne rentre en période de dormance si les conditions extérieures ne lui sont pas favorables. Cette période, durant laquelle le blob s’assèche et se transforme en "sclérote", peut durer deux ans. Elle cesse lorsque les conditions redeviennent idéales pour le développement du blob. Il peut alors se reproduire. "Lors de la reproduction, le blob se transforme. La cellule géante polynucléée (cellule avec beaucoup de noyaux) se transforme en millions de spores. Cette transformation a lieu avant les premiers signes du vieillissement", explique Audrey Dussutour.

La dormance permet au blob de se régénérer

Pour explorer les effets du vieillissement chez le blob et l’existence d’une potentielle sénescence, les chercheurs doivent l’empêcher de se reproduire. "On le nourrit en permanence et on l’abrite de la lumière, le manque de nourriture et la lumière étant des déclencheurs de la reproduction", précise la chercheuse. En comparant les performances de blobs âgés de deux semaines à deux ans, les chercheurs ont caractérisé une forme de sénescence chez le blob. En effet, les blobs plus âgés sont plus lents que les jeunes blobs, mais également plus sensibles au stress environnemental. Les résultats de l’étude montrent par exemple qu’un blob d’une semaine se déplace à une vitesse moyenne de 2,5 mm/h, contre 1,6 mm/h pour un blob âgé de 94 semaines. La capacité d’apprentissage n’est toutefois pas altérée par les effets du vieillissement chez le blob.

"Nous avions observé que le blob semblait toujours p[...]

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