“Ses blessures toujours pas refermées”, le Chili se souvient du 11 septembre 1973

Le gigantesque drapeau chilien qui flotte normalement devant la Moneda est en berne. Sur l’esplanade du palais présidentiel, lundi matin, les invités commémorent les 50 ans du coup d’État d’Augusto Pinochet. Si “la météo n’était pas d’accord avec les plans du gouvernement”, fait remarquer La Tercera en évoquant la pluie, “l’événement se déroule dans le calme après un week-end de violences dans les rues de Santiago”, constate El Mundo. Car cette commémoration “génère une grande polarisation et une forte tension” dans un pays déjà très divisé, souligne Clarín, le quotidien de référence du voisin argentin.

“Des décennies plus tard, la gauche et la droite continuent de se reprocher l’une l’autre la fin de la démocratie”, explique The New York Times. “Certains à droite justifient le coup d’État et minimisent les violations des droits de l’homme qui l’ont suivi”, poursuit le quotidien américain. L’Union démocratique indépendante (UDI), favorable à M. Pinochet, affirme par exemple dans un communiqué que, “entre 1970 et 1973, il s’est produit une rupture sociale, politique et institutionnelle à l’égard de laquelle le 11 septembre est devenu quelque chose d’inévitable”, sans mentionner le mot “dictature”, une habitude pour ce parti, glisse The Guardian.

Le journal britannique salue le discours de l’actuel président, Gabriel Boric, et son “ardente défense de la démocratie” en réponse à ce point de vue sur le putsch. “Bien sûr qu’il y avait une alternative ! Et demain, quand nous connaîtrons une autre crise, il y aura toujours une alternative qui impliquera plus de démocratie, et non moins […] Nous devons nous souvenir de la vérité inconfortable selon laquelle la démocratie n’est pas garantie”, a déclaré le leader élu en 2021. Le Guardian précise que les avions qui ont bombardé le palais présidentiel en 1973 étaient des Hawker Hunter de fabrication britannique.

“Le message sous-jacent, tant de la sénatrice Isabel Allende – fille de l’ancien président Salvador Allende – que du président Gabriel Boric, portait sur la critique des divisions, la recherche de la vérité et de la justice, la défense et la nécessité d’accords pour aller vers la démocratie et la réparation”, analyse El Mercurio.

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