“Blanquita”, un film chilien qui démonte le dangereux mythe de la victime parfaite

Le fardeau qui pèse sur les épaules de la jeune femme fait la taille du Chili. Dans Blanquita, qui sort ce 26 juillet dans les salles françaises, Fernando Guzzoni met en scène – par la fiction – un scandale qui a ébranlé le pays il y a vingt ans.

“Blanca (Laura López), Blanquita, ainsi qu’on la surnomme affectueusement, est une jeune mère adolescente qui vit dans un foyer pour jeunes sans abri tenu par le père Manuel (Alejandro Goic), un homme austère mais dévoué. Du jour au lendemain, elle devient le témoin clé dans une affaire qui met en cause un puissant homme d’affaires soupçonné de mener un réseau pédocriminel et d’attirer des mineurs marginalisés à son luxueux domicile”, résume le Los Angeles Times.

Mais plus Blanca avance dans les rouages judiciaires, plus le spectateur comprend qu’elle ne dit pas l’exacte vérité.

Indéniablement, elle est une survivante, décrit Screen Daily. “Toute jeune mère, elle a réintégré le foyer il y a peu et y assume un rôle protecteur auprès d’autres résidents plus brisés qu’elle.” Parmi ces derniers, Carlo (Ariel Grandon) est l’une des victimes de la pédocriminalité organisée par des figures des milieux politiques et des affaires. Il est dans un tel état de choc permanent, en raison de traumatismes sexuels et de son addiction à la drogue, que le système refuse la validité de son témoignage. Blanca, elle, refuse que son ami reste sans voix.

Éviter le voyeurisme

“Maîtresse d’elle-même, douée pour s’exprimer et mue par une immense colère, elle a visiblement vécu beaucoup de choses semblables à celles que Carlo a endurées, mais elle a des nerfs d’acier et la force de soutenir des interrogatoires croisés”, poursuit le site du magazine britannique. Le cœur du film réside dans cet épineux problème éthique : jusqu’où Blanca peut-elle endosser le témoignage d’un autre pour mener un juste combat ?

Il fallait bien une performance remarquable de l’actrice principale pour relever le pari – Laura López, dont c’est le premier film, est remarquable. Sans oublier Alejandro Goic, qui donne vie à “l’impressionnant père Manuel, dont le visage est un mur et dont le sens de la justice féroce est sans limite”.

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