Pour le Black Friday, un Iphone reconditionné n’est pas toujours le bon choix, voici pourquoi

ENVIRONNEMENT - S’offrir un téléphone moitié prix, tout en faisant un geste pour la planète. C’est tout le principe du reconditionné : des entreprises qui récupèrent des téléphones et ordinateurs cassés, les réparent et les revendent moins cher.

C’est une alternative de plus en plus courante à l’achat de produits électroniques neufs. En 2022, 64 % des Français ont acheté ou ont eu l’intention d’acquérir un téléphone ou un ordinateur reconditionné, selon une étude de l’Ifop. Acheter ses appareils électroniques de seconde main permet d’avoir en moyenne 8 fois moins d’impact sur l’environnement selon les calculs de l’ADEME.

Côté prix, un appareil reconditionné peut revenir jusqu’à 75 % moins cher qu’au départ. Un argument qui a de quoi convaincre, alors que les fêtes de fin d’année se profilent avec un pouvoir d’achat en baisse. Mais entre les nouveaux vendeurs, les sites, les boutiques, ou les extensions de marques déjà connues… Il n’est pas toujours simple de s’y retrouver. Voici donc six points à checker pour esquiver les arnaques et trouver des produits reconditionnés vraiment vertueux pour la planète :

  • Vérifier que le vendeur respecte la garantie de 24 mois

Il faut forcément une garantie de deux ans sur un smartphone reconditionné, c’est la loi. C’est ce qu’on appelle une garantie de conformité : « Si le défaut de conformité apparaît dans les deux ans qui suivent l’achat… Vous pourrez choisir de faire réparer gratuitement le produit ou vous pourrez demander son remplacement sans frais supplémentaires. Le vendeur peut vous imposer l’option la moins chère » , précise l’Agence pour la transition écologique.

À cela, les vendeurs peuvent ajouter une garantie commerciale, qui est à adapter en fonction des produits et des réparations faites dessus. Mais si la garantie n’est pas assurée deux ans, fuyez.

Lors d’une enquête menée au début de l’année, la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGGCRF) a contrôlé 84 vendeurs de reconditionnés. 62 % ont présenté des anomalies, principalement sur les garanties.

  • S’intéresser à la première vie du produit

Pour savoir si la tablette ou l’ordinateur reconditionné que vous vous apprêtez à acheter est vertueuse pour l’environnement, il faut remonter à sa première vie, l’étape entre le neuf et l’occasion. Plus elle est longue, plus c’est écologique. Idéalement, le reconditionnement devrait intervenir après 3 ans de première utilisation pour les smartphones et tablettes, et après 4 à 5 ans pour les ordinateurs, selon les calculs de l’ADEME.

Si certains vendeurs mentionnent cette information, cela reste encore rare. Néanmoins on peut déjà orienter son choix grâce à un calcul simple, en évitant d’acheter un modèle sorti ces deux dernières années.

  • Chercher le lieu d’approvisionnement du vendeur

L’endroit d’où vient votre produit reconditionné en dit beaucoup sur son bilan écologique. Tout d’abord pour des questions de transports : un smartphone récupéré en Chine va devoir prendre l’avion pour arriver jusqu’en France et aura donc un bilan carbone plus lourd qu’un appareil récupéré localement.

Mais aussi parce que les conditions des marchés du numérique ne sont pas les mêmes dans tous les pays : « Si un reconditionneur s’approvisionne sur le marché américain par exemple, les produits ont généralement une première vie d’un à deux ans, ce n’est pas suffisant pour avoir un vrai impact environnemental positif » explique Erwann Fangeat, responsable thématique d’usages et durée de vie de produits à l’Agence de Transition Écologique (ADEME).

  • Où sont réparés les appareils ?

« Les bons élèves du reconditionné sont ceux qui se fournissent localement, mais aussi dont les usines de réparation sont en France » souligne Erwann Fangeat. Un détail que l’on peut vérifier en quelques clics sur la plupart des sites des vendeurs. Vous pouvez aussi chercher l’atelier de réparation le plus proche de chez vous, certains font de la vente directe.

  • Ne pas forcément acheter les accessoires

« Nous proposons désormais au consommateur d’acheter nos produits avec ou sans accessoires, pour limiter au maximum notre impact environnemental » indique Jean-Christophe Estoudre, directeur de l’entreprise Smaart, vendeur français de reconditonné. Il est très possible que vous possédiez déjà un chargeur et des écouteurs, par exemple.

Pour éviter le gaspillage et la surproduction, certains vendeurs proposent désormais cette option. Ne pas surconsommer les petits accessoires, c’est aussi un moyen d’acheter du reconditionné plus écologique.

  • Ne pas en profiter pour jeter plus vite

Et une fois l’achat effectué, c’est entre les mains du consommateur que tout repose. Le fait d’acheter moins cher et de seconde main peut en effet donner un mauvais réflexe : en économisant on est tenté d’acheter d’autres appareils sans en avoir besoin. « Beaucoup de personnes se déculpabilisent en remettant leurs équipements sur le marché du reconditionné après à peine un an d’utilisation, cela casse toute la dynamique environnementale » constate Erwann Fangeat. « Plus on garde l’appareil longtemps, plus l’avantage écologique s’accroit ».

Garder longtemps ses appareils, mais aussi avoir le réflexe de donner ceux qui ne fonctionnent plus. « Pour développer un marché local du reconditionné, il faut inciter les Français à donner leurs vieux téléphones, il y a un vrai travail à faire là-dessus » affirme Jean-Christophe Estourde, directeur de Smaart. À l’heure actuelle, 60 à 110 millions de smartphones dorment dans les tiroirs des Français.

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