Birmanie : l’opium en plein boom sous la junte militaire

La Birmanie est devenue, en 2023, le premier producteur mondial d’opium à destination de l’élaboration de l’héroïne, signale le South China Morning Post, qui cite un rapport de l’ONU publié le 12 décembre.

“L’économie ordinaire a été anéantie par les conflits et l’instabilité qui font rage depuis que les militaires ont pris le pouvoir en 2021. C’est ce qui a poussé de nombreux agriculteurs [birmans] à cultiver le pavot à opium.”

La production, qui s’élevait à 790 tonnes en 2022 en Birmanie, a connu une hausse de 36 % sur un an. Comme le précise la BBC, de nombreux agriculteurs du pays “ont décidé de cultiver plus de pavot à la fin de l’année 2022”, en raison d’un “mauvais accès aux marchés [agricoles conventionnels] et aux infrastructures publiques, ainsi qu’à une inflation galopante”.

Sur le podium des pays produisant de l’opium pour fabriquer de l’héroïne, la Birmanie détrône l’Afghanistan, qui a longtemps occupé la première place, avec près d’un tiers de l’ensemble de sa production agricole consacrée au pavot à opium en 2022.

L’économie des opiacés

En Afghanistan, les choses ont changé de façon significative en 2023, puisque la production s’est effondrée – avec une chute estimée à 95 % –, à la suite de l’interdiction de la culture du pavot, décrétée par les talibans au mois d’avril. La surface des terres allouées à la culture du pavot à opium se réduit comme peau de chagrin en Afghanistan : elle est passée de 230 000 hectares il y a un an à moins de 11 000 hectares aujourd’hui.

À l’inverse, le Triangle d’or – une zone de jungle profonde située aux confins de la Birmanie, du Laos et de la Thaïlande – redevient le haut lieu de la production mondiale d’opium. En s’appuyant sur les données des Nations unies, le South China Morning Post estime que la valeur totale estimée de l’“économie des opiacés” en Birmanie approchait les 2,22 milliards d’euros – soit l’équivalent de plus de 4 % du PIB du pays.

Un chiffre qui a toutes les chances d’être pulvérisé en 2023 : comme l’explique le site de la BBC, la production d’opium en Birmanie est “de plus en plus sophistiquée, grâce à l’utilisation de parcelles densément organisées, de systèmes d’irrigation innovants et, parfois, d’engrais”.

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