Bertrand Bonello : « Avec “La Bête”, j’ai voulu retracer une histoire des sentiments »

Bertrand Bonello a réalisé La Bête, en salle ce 7 février.   - Credit:Berzane Nasser / Berzane Nasser/ABACA
Bertrand Bonello a réalisé La Bête, en salle ce 7 février. - Credit:Berzane Nasser / Berzane Nasser/ABACA

On lit un peu partout que La Bête est un film de science-fiction… C'est plutôt un film de réincarnation, une histoire d'un romantisme fiévreux construite autour des rencontres de Louis (George MacKay) et Gabrielle (Léa Seydoux) à trois époques et en trois lieux différents : dans un salon mondain à Paris, en 1910, l'année de la crue de la Seine, dans une villa ultramoderne à Los Angeles, en 2014, et de nouveau à Paris, en 2044, alors que la société a été entièrement transformée par l'intelligence artificielle.

Gabrielle est le cœur battant du film. Pianiste avant-gardiste à la Belle Époque, elle court en vain les castings hollywoodiens en 2014 et, dans sa nouvelle incarnation 30 ans plus tard, espère tout aussi vainement décrocher un travail – privilège réservé à une faible part de la population désormais réduite à l'inutilité par les machines. Et pourtant, d'une époque à l'autre, la jeune femme garde la même sensibilité vibrante – magnifiquement restituée par Léa Seydoux – qui la rattache pleinement à la littérature de Henry James, d'où elle vient.

Le Point : Pourquoi être parti de Henry James et de La Bête dans la jungle, cette nouvelle de 1903 que Marguerite Duras adapta au théâtre ?

 - Credit: ©  Matteo Rasero/La Presse/Shutter/Sipa
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Le réalisateur français Bertrand Bonello lors du 80e Festival du film de Venise, le 3 septembre 2023. © Matteo Rasero/La Presse/Shutter/Sipa

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