Bernard Lecomte : « Benoît XVI n’avait pas peur de la vérité »

Le pape émérite Benoît XVI, ici en décembre 2015 au Vatican. - Credit:AFP
Le pape émérite Benoît XVI, ici en décembre 2015 au Vatican. - Credit:AFP

Le pape émérite Benoît XVI vient de nous quitter à l'âge de 95 ans. Il avait démissionné en 2013 en raison de ses soucis de santé. L'occasion de s'interroger sur son action : et si l'Histoire rendait justice au legs que Joseph Ratzinger laisse tant dans le corpus spirituel que dans le gouvernement de l'Église. Bernard Lecomte, son biographe, évoque pour nous celui qui fut, à ses yeux, le pape de la vérité.

Le Point : Quel héritage a laissé le pape Benoît XVI ?

Bernard Lecomte* : Un premier héritage pas très médiatique, d'abord. Après un Jean Paul II ébouriffant pendant vingt-six ans, Benoît XVI est l'homme qui a remis l'Église d'équerre. Jean Paul II a été un pape d'espérance, Benoît XVI fut celui de la foi, et après lui, François sera celui de la charité – tout cela est très cohérent. Joseph Ratzinger a été un des plus grands théologiens de son temps, qui a beaucoup assisté Jean Paul II – en écrivant, par exemple, la moitié de l'encyclique Veritatis Splendor, « la splendeur de la vérité », la plus dogmatique de Karol Wojtyla. Benoît XVI prônait la vérité, il n'avait pas peur du mot, à la différence de François, plus nuancé, qui dit, notamment, que la vérité n'est pas immuable.

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