Dans « Bernadette » avec Catherine Deneuve, ces anecdotes ubuesques sont largement inspirées de la réalité

CINÉMA - « Tout ce que vous verrez n’est pas vrai » : le ton est donné dès les premières secondes du film porté par Catherine Deneuve. Bernadette, en salles ce mercredi 4 octobre, n’est pas un biopic. Plutôt une comédie loufoque et inattendue sur Bernadette Chirac et ses années Élysée, qui prend le contre-pied de l’image de femme aigrie et acariâtre qu’on a longtemps eu d’elle.

C’est après voir vu le documentaire Bernadette, mémoires d’une femme libre (2016) que la réalisatrice Léa Domenach a découvert tout le potentiel comique de l’ancienne Première Dame. « Dans cette interview, elle balance tout, elle a le sens de la punchline. Je me suis dit que c’était un vrai personnage de comédie, avec lequel on allait pouvoir rire - pas seulement rire d’elle, mais rire avec elle », raconte-t-elle au HuffPost.

Bernadette Chirac héroïne

Si comme tout film qui raconte la vie d’une personnalité bien réelle, tout est question de dosage dans l’écriture du scénario, Léa Domenach et sa co-autrice Clémence Dargent ont vite pris le parti de faire de Bernadette Chirac « une héroïne, et pas une anti-héroïne » et de la rendre sympathique. « Peut-être même plus qu’elle l’est dans la vie », sourit la cinéaste.

Dans une ambiance pop truffée de références nostalgiques aux années 1990/2000 des décors à la bande-son, le film brosse le portrait de Bernadette l’épouse de Jacques, Bernadette la fondatrice des Pièces Jaunes, Bernadette la maman, mais aussi Bernadette la femme politique ou Bernadette la fan de tortues. Et derrière les anecdotes parfois ubuesques se cache souvent un fond de vérité puisqu’une « grande partie du scénario est basée sur des faits avérés ».

Dans notre vidéo à voir en tête d’article, Léa Domenach décrypte notamment trois scènes du film, toutes inspirées par des anecdotes bien réelles. Comme la venue d’un ours à un Noël de l’Élysée que Bernadette Chirac aurait voulu envoyer au conseil des ministres. « Ca ne leur ferait pas de mal à tous ces mal léchés », l’entend-on dire. Ou encore ses soirées chez Régine avec Karl Lagerfeld et les 2Be3 pour illustrer « son côté people, oiseau de nuit ».

Sans oublier sa rencontre longtemps secrète avec Nicolas Sarkozy en 2007 qui, dans le film, se passe dans un confessionnal ! « Y a-t-il un meilleur endroit pour que je vous accorde mon pardon ? », lance malicieuse la Bernadette de fiction à celui qui succédera à son mari.

Si l’écriture du scénario et le tournage ont été réalisés sans avertir la famille de Bernadette Chirac, 90 ans aujourd’hui, « ça peut paraître très mal élevé mais on voulait être complètement libre », argue Léa Domenach, elle a depuis écrit une lettre aux Chirac. Proposition a été faite (et acceptée d’organiser une projection privée du film avant sa sortie. Mais « je ne sais pas ce qu’ils en ont pensé », assure la cinéaste.

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