Benaouda Lebdai – Kaouther Adimi, un vent du sud revisité

La romancière algérienne Kaouther Adimi lors de la 21e édition du festival littéraire « Les Correspondances », à Manosque, France, le 27 septembre 2019.   - Credit:JOEL SAGET / AFP
La romancière algérienne Kaouther Adimi lors de la 21e édition du festival littéraire « Les Correspondances », à Manosque, France, le 27 septembre 2019. - Credit:JOEL SAGET / AFP

Depuis la publication de son premier roman Nos richesses, la Franco-Algérienne Kaouther Adimi trace son chemin de romancière avec intelligence et persévérance, grâce à la qualité de sa plume et des thèmes qu'elle aborde par le biais de la fiction. Son style est fluide et la construction de ses romans est équilibrée de façon subtile. Son dernier roman, Au vent mauvais, publié aux éditions du Seuil, narre une histoire triangulaire autour d'un personnage central qu'est Leïla, et deux autres personnages, Tarek et Saïd, qui sont frères de lait ; ces deux protagonistes masculins sont tous deux amoureux secrètement de Leïla, promise à un riche commerçant beaucoup plus âgé qu'elle, comme le fut le personnage de Nedjma de Kateb Yacine, mais dans ce cas avec une toute autre symbolique et portée littéraire.

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Trois destins algériens dans l'Histoire

Sans dévoiler ici les détails du récit, Leïla eut le courage de quitter ce mari imposé en demandant le divorce. Cette décision, vitale pour elle, n'était ni permise, ni acceptée, dans les années 1920-1930, ce qui place dès le début du roman Leïla dans la catégorie des Algériennes de caractère, des femmes puissantes dans le sens où elle a su braver les interdits sociaux et familiaux, comme elle le dit : « Je n'étais plus personne, j'avais quitté mon mari et dans le village on ne me le pardonnait pas. » Sa beauté et l'attrait qu'elle a sur les hommes sont éga [...] Lire la suite