Belperron toujours au sommet
« C'est un simple fil d'argent, un brin de presque rien, laqué noir. Il retient un cabochon de turquoise, et c'est juste divin. » Le marché a visiblement partagé l'enthousiasme de l'expert Olivier Baroin, qui a exercé le métier d'antiquaire pendant 20 ans tout en ayant en parallèle son propre atelier de fabrication : le bijou ancien, proposé par Philippine Dupré la Tour chez Aguttes le 13 avril dernier, s'est envolé pour 62 000 euros malgré l'absence de pierres d'envergure. La pièce n'arbore aucune signature, mais on connaît le nom de l'auteur : Suzanne Belperron.
Comment le sait-on ? Grâce aux multiples archives qui ont failli disparaître à la mort de la créatrice en 1983. « J'ai eu l'opportunité d'en faire l'acquisition en 2008 », indique l'expert. Des milliers de croquis annotés, une correspondance privée, plusieurs dizaines de registres égrenant les commandes effectuées entre 1937 et 1974, avec le nom des clients qui se comptent en milliers. Ces trésors, retrouvés dans un réduit montmartrois, firent l'objet d'une monographie, devenue culte, coécrite en 2011 avec Sylvie Raulet. L'ouvrage, qui met en lumière des créations d'une modernité stupéfiante, permet de comprendre le prestige sans équivalent dont bénéficie celle qui est aujourd'hui considérée comme la plus grande créatrice de bijoux du XXe siècle.
Prisés par un cercle d’initiés, les bijoux de Suzanne Belperron enflamment les enchères. Un collier en argent laqué noir, proposé par Philippine Dupré Lat [...] Lire la suite