Beaujolais nouveau : et si c’était bon…

Dans une enseigne Repaire de Bacchus, à Paris, le 17 novembre 2022.  - Credit:Francois Mori/AP/Sipa
Dans une enseigne Repaire de Bacchus, à Paris, le 17 novembre 2022. - Credit:Francois Mori/AP/Sipa

On n'est pas toujours malin. On boude le Goncourt parce que tout le monde en parle. On refuse d'aller voir ce film pour à peu près les mêmes raisons : le réalisateur et les acteurs occupent toutes les ondes et la critique unanime le loue. Ainsi, il a fallu à l'auteur de ces lignes une bonne vingtaine d'années pour découvrir que Diva, de Beineix, était un chef-d'œuvre.

Alors, nous ne collerons pas au poteau d'infamie tous ceux qui se refusent à goûter le ou plutôt les beaujolais nouveaux sous prétexte que, dans les années 1990, ce vignoble s'est pris les pieds dans le pressoir. Oui, c'est vrai, ce fut un temps déraisonnable où on a tenu le consommateur pour une quiche. Mais qui se soucie vraiment du consommateur ? Dans le monde du vin, ils ne sont pas nombreux. Il n'est qu'à voir la multiplicité des appellations, ce labyrinthe infernal où même les professionnels finissent par s'égarer.

Et ailleurs ? Du côté des lessiviers, ou des grands de la distribution ? On sonde, certes, mais pour quel résultat ? Les saynètes publicitaires de radio, où un demeuré laisse tout tomber – femme, enfants, boulot – pour se précipiter chez « Hyper Machin » parce que les rutabagas sont à 1,99 € le kilo « seulement », augurent mal d'un futur où le consommateur serait traité avec considération.

La faute du « nouveau » est d'avoir cru, surtout du côté des « metteurs en marché », que d'uniformiser le goût allait permettre de conquérir davantage. L'affaire a fonctionné quelque temps, p [...] Lire la suite