Bastien Vivès de retour en librairie avec son nouveau « Corto Maltese », malgré l’enquête en cours

L’auteur de bandes dessinées est sous le coup d’une enquête pour diffusion d’images pédopornographiques, depuis le mois de janvier.

Bastien Vivès, ici au mois d’août 2021, à Paris.
JOEL SAGET / AFP via Getty Images Bastien Vivès, ici au mois d’août 2021, à Paris.

BANDE DESSINÉE - L’auteur de bande dessinée Bastien Vivès revient en librairie, ce mercredi 18 octobre, avec un nouvel épisode des aventures de Corto Maltese, alors qu’il reste sous le coup d’une enquête pour diffusion d’images pédopornographiques.

La Reine de Babylone (éditions Casterman), avec une nouvelle fois Martin Quenehen au scénario, est le deuxième album de Corto Maltese que dessine Bastien Vivès, reprenant le personnage créé par l’Italien Hugo Pratt, décédé en 1995.

Dans ses remerciements à la dernière page, le dessinateur cite tous ceux qui l’ont soutenu dans une période difficile de sa vie. Il salue notamment Casterman et les ayants droit d’Hugo Pratt qui ont, selon lui, « su maintenir un endroit où la création est encore possible ». Et il dit sa reconnaissance « à tous les acteurs de la bande dessinée, artistes, libraires, lecteurs et lectrices qui [l]’ont accompagné, soutenu et parfois même défendu ».

Bastien Vivès visé par une enquête

À l’heure où nous écrivons ces lignes, aucune communication sur les réseaux sociaux de Casterman n’a été faite au sujet de la sortie de ce nouvel opus des aventures de Corto Maltese. Ni sur Instagram, ni sur X (anciennement Twitter).

Une enquête préliminaire a été ouverte au mois de janvier dernier après une plainte de l’association Fondation pour l’enfance. Elle visait trois de ses BD où des mineurs ont des relations sexuelles avec des majeurs, publiées entre 2011 et 2018.

La plainte venait après une polémique suscitée par l’annonce d’une exposition carte blanche offerte à ce dessinateur lors du Festival international de la bande dessinée à Angoulême en janvier 2023. Cette exposition avait finalement été annulée. D’un point de vue judiciaire, l’enquête est toujours en cours à la brigade de protection des mineurs, a indiqué le parquet de Nanterre à l’AFP.

Pas de promo pour Bastien Vivès

Bastien Vivès ne fera pas de promotion de son nouvel ouvrage. « J’ai décidé de ne plus m’exprimer en public pour le moment », a-t-il déclaré, dans un entretien publié par Le Figaro une semaine avant la parution.

Il s’est étonné que des albums librement vendus depuis plusieurs années soient visés par cette enquête. « Le parquet de Nanterre a, en 2018, déjà classé sans suite une plainte qui avait été déposée ! Nous sommes dans un État de droit, où la justice fait son travail. C’est elle qui définit le curseur de la liberté d’expression », a-t-il ajouté.

Au plus fort de la polémique en décembre, Bastien Vivès avait présenté ses excuses pour ses propos très virulents en 2017 contre une autre dessinatrice de BD, Emma. « C’était gratuitement violent, irrespectueux et surtout indigne », avait-il reconnu.

Voleuses, un film adapté d’une bande dessinée qu’il a cosignée en 2012 avec Jérôme Mulot et Florent Ruppert, La Grande Odalisque, sort par ailleurs sur la plateforme Netflix le 1er novembre. Réalisé par Mélanie Laurent, il met en scène l’actrice française et une autre star du grand écran, Adèle Exarchopoulos.

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