Basket: Coulibaly, Rupert, Cissoko… derrière Wembanyama, quels Français peuvent faire leur entrée en NBA ?

Basket: Coulibaly, Rupert, Cissoko… derrière Wembanyama, quels Français peuvent faire leur entrée en NBA ?

Pour tous les fans de basket français, la nuit s’annonce courte. Ou longue, en fonction de la manière de voir les choses. Si le suspense concernant la future franchise NBA de Victor Wembanyama devrait être levé dès le début de la draft, peu après 2h du matin dans la nuit de jeudi à vendredi, les enjeux seront encore nombreux après l’annonce de la première place, promise au phénomène de 2,22m.

Victor Wembanyama ne devait pas être le seul représentant hexagonal à faire son entrée dans la plus grande ligue de basket au monde. Derrière lui, plusieurs prospects ont des chances d’être sélectionnés par une franchise.

• Bilal Coulibaly (Boulogne-Levallois, ailier - 18 ans, 2m)

Projections: aux alentours de la 12e ou 13e place

Il a pu compter sur le soutien de celui que toute l’Amérique attend. Le 4 juin dernier, au soir de la qualification de Boulogne-Levallois en finale de Betclic Elite après sa victoire contre l’ASVEL dans le match 4 de la demi-finale, Victor Wembanyama en personne s’est chargé de la promotion de son coéquipier. "À présent, tout le monde sait qu’il mérite d’être dans le top 10 de la draft. Mais pas assez de gens réalisent qu’il mérite d’être dans le top 5", a lâché le futur joueur des San Antonio Spurs sur Twitter.

À seulement 18 ans (il en aura 19 à la fin du mois de juillet), Coulibaly a connu une progression fulgurante. Membre de l’équipe espoirs au début de saison, il est devenu, en l’espace de quelques mois, l’un des éléments majeurs d’une formation qui s’est hissée en finale du championnat de France (défaite face à Monaco). Ailier de 2m doté d’une envergure (2,19m) supérieure à la moyenne pour un joueur de cette taille, il sort du lot grâce à ses qualités athlétiques qui lui valent le surnom de "Baby Giannis Antetokounmpo" de l’autre côté de l’Atlantique. "Un cocktail unique de taille, de longueur, d’envergure et d’explosivité", résume Jonathan Givony, le spécialiste de la draft NBA pour ESPN.

Il y a encore quelques semaines, les médias américains pronostiquaient une sélection à la fin du premier tour ou au début du second, entre la 25e et la 35e place. Mais sa cote n’a cessé de grimper au fil des matchs de playoffs disputés avec les Mets 92, au point de le voir intégrer le top 15 dans les prévisions des médias américains les plus sérieux. Coulibaly et Wembanyama peuvent ainsi devenir les premiers Tricolores évoluant dans le même club à être sélectionnés au premier tour d'une même draft depuis Mickaël Piétrus et Boris Diaw (11 et 21e) en 2003.

• Rayan Rupert (New Zealand Breakers, arrière/ailier - 19 ans, 1,99m)

Projections: autour de la 20e ou 25e place

La bonne nouvelle est tombée ce mercredi. Comme Victor Wembanyama et Bilal Coulibaly, Rayan Rupert a reçu une invitation pour la fameuse "green room" le soir de la draft. Une présence dans cet espace VIP réservé aux joueurs les plus attendus n’exclut pas les mauvaises surprises le Jour-J. Mais elle est tout de même un très bon présage puisque, pour déterminer les joueurs présents dans cette green room, la NBA demande à tous les dirigeants de franchises d’envoyer une liste des 25 joueurs qui, selon eux, seront sélectionnés au premier tour.

Longtemps considéré comme le deuxième français le plus attendu de cette draft 2023, Rupert s’est récemment fait dépasser par Coulibaly. Mais l’arrière-ailier de 19 ans, fils de Thierry, ancien joueur de l’équipe de France décédé en 2013 à la suite d’un malaise cardiaque, et frère d’Iliana, actuelle joueuse des Bleues, garde tout de même une belle cote. Ses derniers workouts (essais) avec les franchises NBA ont visiblement porté leur fruit. Après être quelque peu descendu dans les projections des médias américains, il est remonté à l’approche de la draft.

Formé au Mans puis au Centre fédéral, il a choisi de rejoindre les New Zealand Breakers l’été dernier avant de faire le grand saut. À l’image d’Hugo Besson et Ousmane Dieng avant lui, Rupert a opté pour le championnat professionnel australien afin d'obtenir plus de visibilités aux Etats-Unis. Défait en finale de la National Basketball League (NBL) par Sydney, il a tourné à 6,6 points, 2,5 rebonds, 1 passe et 0,8 interception de moyenne tout au long de la saison.

Arrière-ailier athlétique, long et attiré par le cercle, Rupert brille avant tout par ses qualités défensives. "L’un des tout meilleurs prospects défensifs de cette cuvée", assure même le site français Envergure, spécialiste de la draft. À terme, il dispose du profil du parfait two-way player, ces joueurs capables de peser des deux côtés du terrain. Si son efficacité offensive et sa réussite au shoot peuvent être jugées trop faibles par certains recruteurs NBA, le potentiel qu’il représente devrait lui permettre d’être appelé au premier tour.

• Sidy Cissoko (G-League Ignite, meneur/arrière - 19 ans, 2m)

Projections: entre la 30e et la 40e place

Bien moins connu en France que Wembanyama, Coulibaly, Rupert ou Hifi (voir plus bas). Et pour cause: après des débuts en région parisienne, Sidy Cissoko a pris la direction de l’Espagne à 14 ans pour intégrer le centre de formation du Saski Baskonia. Au cours de la saison 2021-2022, il a effectué ses débuts professionnels en D2 espagnole avec Iraurgi SB, le club satellite du Saski Baskonia, avant de s’engager avec la G-League Ignite l’été dernier. Sous le maillot de cette équipe qui évolue dans l’anti-chambre de la NBA (la G-League) et essentiellement composée de jeunes talentueux, Cissoko a notamment pu côtoyer un certain Scoot Henderson, un temps en ballotage avec Wembanyama pour être le premier choix de la draft et attendu en 2e ou 3e position dans la nuit de jeudi à vendredi.

En G-League, il a joué près de 30 minutes par match en moyenne et s’est offert quelques belles performances offensives, avec notamment cinq matchs consécutifs à 20 points ou plus entre fin février et début mars. A cette période, il a notamment profité de la mise au repos de Scoot Henderson, qui évolue au même poste que lui, pour se montrer. Il a notamment fait exploser les réseaux sociaux en nous gratifiant d’un des dunks de l’année outre-Atlantique.

Meneur-arrière de très grande taille (2m), également capable d’être décalé à l’aile, Cissoko dispose de sérieuses qualités athlétiques qui lui permettent d’être polyvalent. Puissant et rapide, il se distingue par sa capacité à très bien attaquer le cercle. Bon défenseur et intéressant à la distribution, il peut encore progresser sur son shoot extérieur. Certains médias américains pointent également ses sautes de concentration. Annoncé pendant plusieurs semaines au premier tour, les différentes projections le voient désormais au-delà de la 30e place, ce qui signifie qu’il n’aurait pas de contrat garanti et qu’il devrait se battre pour se faire une place dans l’effectif de la franchise qui l’aura choisi.

• Nadir Hifi (Paris Basketball, meneur - 20 ans, 1,85m)

Projections: fin de second tour ou non drafté

Sans aucun doute la révélation de la saison de Betclic Elite. Deuxième meilleur scoreur français du championnat 2022-2023 derrière Wembanyama, Nadir Hifi a claqué la plus grosse performance de la saison le 31 mars dernier avec Le Portel contre Paris (39 points, 8 rebonds, 6 passes, 12/16 au tir, 44 d’évaluation). Recalé à plusieurs reprises du centre de formation de Strasbourg avant de forcer la porte du Portel, il a connu un parcours tortueux, bien moins linéaire que celui des cracks qui explosent habituellement au plus haut niveau.

Décrit comme un travailleur acharné, Hifi a fini par exploser au plus haut niveau. Plus âgé que ses compatriotes qui se présentent à la draft, il a tout de même choisi de tenter le coup. Pour l’heure, la plupart des médias américains l’imaginent non drafté dans la nuit de jeudi à vendredi. Mais sa grosse saison lui a tout de même permis d’être dans les radars des recruteurs américains et de multiplier les workouts aux Etats-Unis ces dernières semaines. Suffisant pour arracher un strapontin en fin de second tour ? Alors qu’il vient de s’engager trois ans avec le Paris Basketball, le meneur a pris soin d’inclure une clause de sortie dans son contrat pour potentiellement traverser l’Atlantique si une franchise décide de lui donner sa chance.

Article original publié sur RMC Sport