Bardella attendu à Matignon ce vendredi: Attal continue ses rencontres avec les "forces vives" du pays

Gabriel Attal-Jordan Bardella. Souvent présentés comme les étoiles montantes de leur parti respectif, les deux hommes vont échanger ensemble ce vendredi 19 janvier. Le Premier ministre reçoit le président du Rassemblement national à Matignon à la mi-journée.

La rencontre est organisée dans le cadre de ses entretiens avec les "forces vives" du pays. Un préalable à sa déclaration de politique générale, prévue le 30 janvier. Hervé Marseille, président du groupe Union centriste au Sénat, ainsi que Frédéric Souillot, secrétaire général de Force ouvrière, ont également rendez-vous avec le nouveau chef du gouvernement.

La veille, ce dernier a réuni son gouvernement à Matignon. "Agir et avancer", a-t-il écrit sur X avec une photo des ministres autour de lui. Ce travail vise une "mise en œuvre immédiate des chantiers, dès leur présentation par le Premier ministre devant le Parlement", pour des "résultats concrets et rapides", souligne-t-on à Matignon.

"Nourrir" son discours au Parlement

Cette réunion s'est tenue deux jours après une longue conférence de presse d'Emmanuel Macron lors de laquelle le président a souhaité que le gouvernement fasse preuve "d'efficacité" sur plusieurs sujets: le travail, la natalité, l'école ou la santé.

Il a notamment promis un "acte II d'une loi pour la croissance" et "l'activité", des baisses d'impôts dès 2025, mais aussi un nouveau congé de naissance, des régulations dans l'usage des écrans par les enfants ou la généralisation en 2026 d'une "tenue unique" dans les écoles.

Après cette réunion de travail qui a duré près de deux heures, le nouveau Premier ministre a poursuivi ses entretiens avec les forces politiques, les organisations syndicales, patronales et associations d'élus, pour "nourrir" son discours devant le Parlement. Il prévoit aussi de nouvelles rencontres sur le terrain.

Le chef du gouvernement a reçu le président du Medef Patrick Martin parce que, a-t-il écrit sur X, "le mérite et le travail doivent être toujours mieux récompensés". Patrick Martin a, lui, plaidé pour une Europe forte "qui n'existera pas sans entreprises fortes" et souligné le besoin de lutter contre la prolifération des normes.

La droite prône un "discours de fermeté"

François Asselin au nom de la CPME a eu un échange "fluide" avec Gabriel Attal, suggérant que le futur congé de naissance soit passé au "test" des PME, tout comme une "remontée du seuil de 50 salariés, pour certaines obligations des entreprises, à 100 salariés".

Gabriel Attal a échangé ensuite avec la droite représentée par Eric Ciotti, président du parti Les Républicains, Bruno Retailleau et Olivier Marleix, respectivement chefs de file des sénateurs et députés LR, dont les voix sont cruciales à l'Assemblée nationale en l'absence de majorité absolue.

Éric Ciotti a dit en sortant avoir tenu un "discours de fermeté" à Gabriel Attal, en "contrepartie des méthodes un peu agressives du président" après le "débauchage" de la sarkozyste Rachida Dati, devenue ministre de la Culture.

Il a notamment menacé le gouvernement d'une "réaction" s'il recourait à nouveau à l'article 49.3 de la Constitution sur les textes budgétaires à l'automne prochain.

L'ancien Premier ministre socialiste rallié à la macronie Manuel Valls a vu dans cette arrivée de Rachida Dati une "triple provocation" du président: à l'égard de LR, à l'égard de la justice car Rachida Dati est "mise en examen pour corruption" et à l'égard du monde de la culture qui a "le sentiment d'être pris en otage".

Un discours pour "valoriser le travail des classes moyennes"

Privé de majorité absolue, le Premier ministre, qui s'est également entretenu avec la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet, ne demandera pas de vote de confiance à l'issue de son discours. La gauche a promis une motion de censure mais qui a peu de chance d'être adoptée, la droite n'envisageant pas de la soutenir.

Gabriel Attal entend dans ce discours "valoriser le travail des classes moyennes" qui "attendent qu'on agisse pour elles pour réarmer nos services publics", "assurer la sécurité" et "agir pour la transition écologique".

Reçue mardi après-midi, la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon a dit avoir pointé l'importance du "pacte de la vie au travail", "le pouvoir d'achat", "l'index égalité femmes-hommes" et la nécessité de "renforcer le dialogue social", plusieurs mois après l'adoption au forceps de la réforme des retraites.

Son homologue de la CGT, Sophie Binet, venue à Matignon mercredi soir, a martelé la nécessité d'augmenter les salaires, "première priorité aujourd'hui des Français".

Jeudi soir, Gabriel Attal s'est exprimé devant le bureau exécutif de Renaissance. Le nouveau Premier ministre a appelé le parti présidentiel à "assumer une forme de radicalité", citant les chantiers du travail, ou encore les thèmes de la sécurité et de l'environnement.

2023 fut "une année difficile" et en 2024 ce "n'est pas voué à s'améliorer", a dit le Premier ministre.

Article original publié sur BFMTV.com