« Barbie » : faut-il aller voir le film sur la poupée Mattel ?

Ken (Ryan Gosling) et Barbie (Margot Robbie) partent en Californie.  - Credit:Warner
Ken (Ryan Gosling) et Barbie (Margot Robbie) partent en Californie. - Credit:Warner

On s'attendait à ce que ce long-métrage annoncé en fanfare et paillettes fleure bon la tarte à la crème, surtout avec une Barbie vivante. Margot Robbie, à l'origine du projet, est parfaite dans le rôle avec ses mensurations de rêve moulées dans un fourreau rose, son blond californien et ses talons (forcément) hauts… n'en jetez plus ! Le film est rose, certes, et il déploie à l'envi la panoplie complète de ce qui a fait rêver des générations de petites filles. Néanmoins, surprise il y a.

On s'attendait à une comédie gentiment satirique, mais c'est un film à tiroirs qu'est parvenue à produire Greta Gerwig, sur le terrain le plus glissant du moment : le féminisme. Et la proposition de la réalisatrice se révèle d'autant plus habile qu'elle traite du sujet en inversant la proposition, c'est-à-dire à partir du patriarcat, dont ce film est une satire aussi ravageuse que savoureuse.

Quand Barbie rencontre Descartes

L'intrigue commence à Barbie Land. Où tout est beau, où tout le monde est gentil. Barbie vit dans sa « maison de rêve », rose, sans cloisons – la même que celle de nos catalogues de Noël. Barbie est jeune, belle, insouciante, partage son temps entre ses amies et… ses amies. Elle organise des fêtes, invite Ken (Ryan Gosling), et les autres Ken – vu qu'ici, tout le monde s'appelle Ken et Barbie. Lorsque Barbie se déplace, c'est pour traverser une ville de Barbie, en cabriolet rose, pour aller à la plage et s'asseoir sur un banc face à des vagues en carton.

À [...] Lire la suite