Bande de Gaza : Israël doit garantir une aide humanitaire « de toute urgence », ordonne la CIJ

L’hôpital Nasser endommagé à Khan Yunis dans le sud de la bande de Gaza le 24 mars 2024.
- / AFP L’hôpital Nasser endommagé à Khan Yunis dans le sud de la bande de Gaza le 24 mars 2024.

INTERNATIONAL - La plus haute instance judiciaire de l’ONU s’inquiète de la « famine qui s’installe » dans la bande de Gaza. Ce jeudi 28 mars, la Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné à Israël d’assurer « une aide humanitaire de toute urgence » à la population civile. Dans l’enclave palestinienne, la majorité des 2,4 millions d’habitants sont désormais menacés de famine, selon l’ONU.

Que risque Israël, accusé de génocide par l’Afrique du Sud à la Cour internationale de justice ?

Cette injonction est adressée à Israël « conformément aux obligations lui incombant au titre de la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide », précise la Cour, basée à La Haye.

Saisie par l’Afrique du Sud

L’ordonnance publiée jeudi répond à une demande début mars de l’Afrique du Sud à la CIJ d’imposer à Israël des « mesures conservatoires additionnelles » à celles annoncées le 26 janvier. L’Afrique du Sud avait saisi la CIJ fin décembre, accusant Israël de perpétrer un « génocide » à Gaza.

Israël a pour sa part qualifié de « scandaleux » et « moralement répugnant » l’appel de l’Afrique du Sud devant la plus haute juridiction de l’ONU pour de nouvelles mesures d’urgence face à la « famine » à Gaza.

Dans son ordonnance publiée jeudi, la Cour observe que « les conditions désastreuses dans lesquelles vivent les Palestiniens de la bande de Gaza se sont (...) encore détériorées » depuis janvier.

Accroître les points de passage terrestres, aide « sans restriction »

Par conséquent, Israël « doit » veiller « sans délai » à ce que soit assurée « sans restriction et à grande échelle la fourniture par toutes les parties intéressées des services de base et de l’aide humanitaire requis de toute urgence » à Gaza, ordonne la CIJ, qui cite notamment « la nourriture, l’eau, l’électricité, le combustible, les abris, les vêtements, les produits et installations d’hygiène (...) ».

L’ordonnance préconise en outre que l’aide aux Palestiniens de Gaza doit se faire « en accroissant la capacité et le nombre des points de passage terrestres et en maintenant ceux-ci ouverts aussi longtemps que nécessaire ».

Enfin, elle réclame à Israël de veiller « à ce que son armée ne commette pas d’actes constituant une violation de l’un quelconque des droits des Palestiniens de Gaza en tant que groupe protégé en vertu de la convention sur le génocide ».

Pretoria a salué jeudi la décision en la jugeant « importante ». « Le fait que la mort de Palestiniens n’est pas uniquement causée par des bombardements et des attaques terrestres, mais aussi par la maladie et la famine, indique un besoin de protéger le droit à l’existence de ce groupe », a indiqué l’Afrique du Sud dans un communiqué.

Les ordonnances de la CIJ, qui règle les litiges entre États, sont contraignantes mais elle n’a aucun moyen de les faire appliquer. Elle a par exemple ordonné à la Russie de stopper sa guerre en Ukraine, toujours en cours.

À voir également sur Le HuffPost :

Guerre Israël-Hamas : à Gaza, de nouvelles frappes israéliennes font des dizaines de morts

Guerre à Gaza : La France a-t-elle équipé l’armée israélienne ? Ce que l’on sait des accusations