Baiser forcé de Rubiales : Woody Allen ne voit « rien de mal », « il ne l’a pas violée »

Pour Woody Allen, « c’est difficile d’imaginer qu’une personne puisse perdre son emploi et être pénalisée de la sorte pour un baiser en public. »

AGRESSION SEXUELLE - « Quel mal y a-t-il à cela ? » Woody Allen est à la Mostra de Venise pour la présentation de « Coup de Chance », son 50e film et le premier en français. Interrogé ce lundi 4 septembre par le quotidien espagnol El Mundo, le réalisateur s’est exprimé sur l’affaire du baiser forcé de Luis Rubiales. Sans hésitation, il a affiché son soutien au patron de la Fédération espagnole de football.

« Embrasser cette footballeuse était une erreur, mais il n’a pas brûlé une école. Il ne s’est pas caché et ne l’a pas embrassée dans une ruelle sombre. Il ne l’a pas violée, c’était juste un baiser et c’était une amie. Quel mal y a-t-il à cela ? », a-t-il déclaré.

Quelques minutes après le sacre mondial de la Roja, le 20 août à Sydney, Luis Rubiales avait en effet embrassé sur la bouche la numéro 10 Jenni Hermoso, provoquant une indignation internationale pour ce geste non consenti.

Vendredi, 1er septembre, Luis Rubiales, qui était resté silencieux depuis son discours une semaine auparavant, a martelé dans un communiqué publié par le journal El Mundo qu’il continuerait à défendre sa « seule et unique version, celle que j’ai depuis le premier instant, que je continue de défendre et que je ne changerai pas ». Il a fustigé « un lynchage politique et médiatique sans précédent (...) non seulement au niveau national, mais également mondial ».

« Perdre son emploi » pour « un baiser en public »

Pour Woody Allen, qui est personnellement visé par des accusations d’agression sexuelle, « c’est difficile d’imaginer qu’une personne puisse perdre son emploi et être pénalisée de la sorte pour un baiser en public. »

Le cinéaste de 87 ans est en effet accusé depuis plusieurs années par sa fille, Dylan Farrow, qu’il a adoptée, enfant, avec son ex-femme Mia Farrow, de l’avoir agressée sexuellement en août 1992 alors qu’elle était âgée de 7 ans. Maître de la comédie et de la satire sociale, multi-récompensé, il a vu depuis la quasi-totalité de la profession lui tourner le dos.

Contrairement à Roman Polanski, dont le dernier film a été présenté également à Venise en son absence et qui fuit depuis 40 ans la justice américaine, après une condamnation pour des relations sexuelles illégales avec une mineure, Woody Allen n’est pas inquiété ni poursuivi par les tribunaux. Et aucune enquête pour agression sexuelle le concernant n’a abouti.

Le réalisateur d’« Annie Hall » et « Match Point » n’en vit pas moins depuis plusieurs années en marge du 7e art, ne tourne quasiment plus aux États-Unis, et est devenu pour certains l’un des symboles des violences sexuelles.

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